Le SCFP craint que le budget fédéral ouvre la porte à des réductions de financement qui pourraient compromettre la stabilité des services de transport en commun partout au Canada.
Par le biais du nouveau Fonds pour bâtir des collectivités fortes, le budget des libéraux consacrera 51 milliards de dollars aux dépenses d’infrastructure, mais une partie de ce financement provient du Fonds pour le transport en commun du Canada. Ce dernier, qui avait été annoncé l’an passé et qui constituait le plus grand investissement public dans les transports en commun de l’histoire du Canada, promettait 30 milliards de dollars sur 10 ans dès 2026-2027, dont 3 milliards de dollars par an destinés à des projets de transport en commun.
Ce financement stable et à long terme du transport en commun est indispensable pour maintenir les niveaux de service et développer les infrastructures nécessaires au soutien de nos communautés grandissantes. On lit néanmoins ceci dans le budget 2025 : « Une partie du financement non utilisé provenant du Fonds pour le transport en commun du Canada sera réaffectée au Fonds pour bâtir des collectivités fortes. » Sans ce financement garanti, les municipalités et les sociétés de transport en commun prédisent qu’il sera difficile, voire impossible, de déployer de nouveaux autobus ou trains et de mettre en place de nouvelles installations d’entretien.
Bien que le budget maintienne l’admissibilité des projets de transport en commun dans le cadre du nouveau Fonds pour bâtir des collectivités fortes, la réaffectation de fonds dédiés au transport collectif vers un fonds général pour les infrastructures entraînera forcément une diminution du financement pour les projets de transport en commun. On ne sait juste pas de combien.
Ce que l’on sait, c’est que le budget ne répond nullement au besoin de financement opérationnel des sociétés de transport en commun, qui peinent encore à se remettre de la pandémie de COVID-19. Les municipalités doivent gérer des déficits de plusieurs millions de dollars du côté des transports en commun, ce qui entraîne des réductions de service et des augmentations de tarifs qui touchent le plus durement les jeunes, les personnes à faible revenu et les communautés racisées.
Le transport en commun est un service public essentiel qui, en plus d’assurer des déplacements abordables, relie nos communautés, favorise la création d’emplois de qualité et réduit les émissions de gaz à effet de serre. Les réseaux de transport en commun d’un bout à l’autre du pays contribuent à bâtir un Canada fort en soutenant l’atteinte de certains objectifs annoncés par le gouvernement Carney, à savoir renforcer l’économie canadienne et faire avancer la lutte contre les changements climatiques. Ils devraient être une priorité, et non être la cible de compressions budgétaires.
Le SCFP appelle à la transparence par rapport aux coupes budgétaires dans les transports publics et demande au gouvernement fédéral de prioriser les projets d’infrastructure dans ce secteur. Investir dans les transports publics, c’est investir dans la population, dans la lutte contre les changements climatiques et dans la prospérité économique du Canada.