Le SCFP est heureux de constater la présence, dans la lettre de mandat du premier ministre à Patty Hajdu, la nouvelle ministre de la Santé du Canada, un engagement envers un « régime d’assurance-médicaments universel à l’échelle nationale ». L’universalité est importante pour ce régime, mais nous sommes déçus que le gouvernement ait omis de préciser que celui-ci doit aussi être complet, public et à payeur unique.
Pourquoi ces caractéristiques sont-elles importantes ?
- L’assurance-médicaments doit être complète. La proposition libérale de « combler les lacunes » ne fera qu’ajouter plus de morceaux au casse-tête actuel qui se compose d’une centaine de régimes publics et de plus de cent mille régimes privés. Cette approche ne garantira pas à tous les Canadiens un accès complet et égal à la couverture des médicaments. De plus, elle n’engendrera pas le double avantage d’une baisse du prix des médicaments et du coût de la vie.
- L’assurance-médicaments doit être publique. Pour réussir, l’assurance-médicaments doit avant tout servir l’intérêt public, et non celui du privé. L’omission du mot « public » donne à penser que le gouvernement n’est pas disposé à assumer un ascendant dans la mise en œuvre d’un régime qui ne dépendrait pas du secteur privé. C’est ainsi que fonctionne actuellement notre système inefficace et coûteux.
- L’assurance-médicaments devrait être à payeur unique. Par « payeur unique », on entend simplement que l’assurance-médicaments doit être entièrement financée par l’État, comme l’assurance maladie couvre les médecins et les soins hospitaliers. Le système à payeur unique amplifie aussi le poids du Canada quand vient le temps de négocier le prix des lots de médicaments à acheter.
Le Canada est le seul pays développé à offrir des soins de santé universels qui n’incluent pas les médicaments sur ordonnance. Des millions de Canadiens n’ont pas les moyens de payer leurs médicaments. Chaque année, un million de Canadiens réduisent leurs dépenses d’épicerie et de chauffage ou s’endettent lourdement pour payer leurs médicaments.
Pour un consensus croissant et bien établi, un régime d’assurance-médicaments universel à payeur unique représente la meilleure solution. Plus tôt cette année, un rapport du gouvernement dirigé par le médecin Eric Hoskins, a recommandé la création d’un régime d’assurance-médicaments universel à payeur unique, tout comme l’avait fait, à l’unanimité, le comité permanent de la santé de la Chambre des communes en mars 2018.
Le SCFP demande au gouvernement Trudeau de mettre en œuvre un régime d’assurance-médicaments complet, universel, public et à payeur unique qui garantit que chaque Canadien puisse accéder à ce plan essentiel des soins de santé du 21e siècle, quelle que soit sa capacité de payer.