Selon la CDPQ, il s’agira du projet le plus important des 50 dernières années en transport en commun à Montréal. Les coûts d’investissements prévus sont de l’ordre de 5,5 milliards de dollars, dont 3 milliards fournis par la CDPQ. Le reste du financement proviendra des gouvernements du Canada et du Québec.
Le SCFP demeurera aux aguets puisqu’en mai 2015, il avait dénoncé en commission parlementaire le projet de loi 38 permettant la création de la filiale CDPQ Infra, qui, selon lui, ouvre la porte à des partenariats public-privé (PPP) d’un nouveau genre. Le SCFP s’est toujours battu contre ce mode de réalisation qui constitue toujours une mauvaise décision d’affaires pour l’ensemble des contribuables.
Le SCFP déplore aussi l’absence du ministère des Transports comme maître d’œuvre de ce gigantesque chantier à venir. Cette situation risque de faire perdre, encore une fois, un pan important de l’expertise interne du ministère, situation à risque pour les contribuables tel que documenté par la commission Charbonneau.
« Plutôt que de tenter de nouvelles expériences qui pourraient s’avérer fort coûteuses pour la population, la CDPQ aurait dû miser sur l’expertise interne. Cette expertise est le meilleur gage de transparence, d’efficacité et de saine gouvernance, ceci afin que les retombées bénéficient réellement aux Québécois », de déclarer Daniel Leroux, président du Conseil provincial du secteur du transport terrestre (CPSTT) du SCFP.
Le syndicat souhaite également que des mécanismes de contrôle des dépenses soient mis en place ainsi que des mesures de reddition de comptes. « Nous avons déjà vu par le passé de tels grands chantiers devenir des bars ouverts où des entrepreneurs se sont servis allègrement », d’ajouter Daniel Leroux.
Le SCFP va mettre tout en œuvre pour s’assurer que ce gigantesque chantier respecte, entre autres, les tâches accréditées. Le syndicat souhaite également que l’expertise interne soit mise à contribution dans l’exploitation de ce nouveau réseau de transport électrique.
« Nous espérons que cela ne va pas occasionner la venue d’un autre joueur pour l’exploitation. L’expertise des employés de la STM, du RTL et de la STL devra être mise à contribution », d’ajouter Jean-Guy Simard, coordonnateur du secteur du transport terrestre au SCFP.
Selon la CDPQ, les travaux débuteront dès le printemps 2017. Le chantier devrait être terminé en 2021 et pourrait créer près de 7500 emplois directs et indirects pour la durée des travaux.
Le SCFP attend impatiemment les consultations liées à ce projet d’investissement majeur de fonds publics pour faire connaître ses inquiétudes avant que ces milliards de dollars soient dépensés dans un contexte où la transparence, la réduction des coûts et le contrôle public pourrait poser problème.