Le SCFP 1328, qui représente plus de 2 000 travailleuses et travailleurs du Toronto Catholic District School Board (TCDSB), demande instamment au conseil scolaire d’embaucher des centaines d’autres employé(e)s du secteur de l’éducation à la suite d’une enquête accablante de Global News. Cette enquête a révélé une hausse de 77 % du taux d’incidents de violence dans les écoles de l’Ontario depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Ford.

Sharron Flynn, présidente du SCFP 1328, souligne que le personnel du TCDSB est quotidiennement victime de violence physique – morsures, égratignures, tirage de cheveux et blessures graves – en raison du fait que les élèves ne reçoivent pas un soutien suffisant.

« Notre section locale reçoit des photos de plaies perforantes et de cheveux arrachés. Quand les membres se font frapper seulement deux ou trois fois par jour, c’est une “bonne journée”. Les incidents de violence sont si fréquents que bon nombre de travailleuses et travailleurs ont arrêté de les signaler. Nous devons embaucher des centaines de travailleuses et travailleurs de plus simplement pour assurer la sécurité. Et les membres se font dire que les blessures font partie des “risques du métier”. Mais personne ne devrait subir des blessures au travail. On ne tolère pas la violence dans les autres professions, alors pourquoi est-ce la norme en éducation? »

Plus tôt cette année, le SCFP 1328 a lancé une pétition exigeant que le TCDSB prenne des mesures immédiates pour gérer la crise de la violence dans les écoles. La majorité des membres ont signé la pétition, demandant au TCDSB de mettre en œuvre un plan concret et de prévoir un investissement pour assurer la sécurité du personnel et des élèves.

« Nous devons davantage prévenir que réagir, ajoute Sharron Flynn. On a coupé le financement des mesures préventives. Auparavant, quand je travaillais avec des enfants et des jeunes, on intervenait avant que les situations deviennent dangereuses. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les élèves n’ont pas de soutien, et nos membres doivent éteindre des feux. »

Un sondage provincial réalisé plus tôt cette année par le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) brosse un tableau inquiétant des réalités quotidiennes du personnel du TCDSB. Parmi les membres du SCFP 1328 ayant répondu au sondage, 73 % ont indiqué être victimes d’incidents violents ou perturbateurs au travail. La situation est encore plus alarmante chez le personnel de soutien pédagogique et les personnes qui travaillent avec des enfants et des jeunes : 94 % ont mentionné avoir été témoins d’incidents violents ou perturbateurs, et 46 % ont affirmé que de tels incidents se produisent chaque jour.

Ces statistiques sont bien plus que de simples chiffres. Elles sont la preuve que l’apprentissage des élèves et la sécurité du personnel sont constamment compromis dans les écoles.

« Le refus du gouvernement de financer adéquatement les mesures de soutien met la sécurité des élèves et des travailleuses et travailleurs à risque », se désole Joe Tigani, président du CSCSO. « Il ne s’agit pas de cas isolés, mais bien de conséquences directes d’un sous-financement chronique et d’un grave manque de personnel. Les travailleuses et travailleurs en éducation sont au bout du rouleau, et les élèves en souffrent. »

Le SCFP 1328 demande un investissement urgent dans l’embauche de centaines de travailleuses et travailleurs de première ligne supplémentaires dans les écoles pour que chaque élève ait accès aux mesures de soutien nécessaires et que chaque membre du personnel puisse aller travailler dans un environnement sans violence.