Les tarifs que menace d’imposer le président américain Donald Trump nuiraient considérablement à l’économie canadienne, à nos services publics et à notre mode de vie. Il ne s’agit pas d’une mesure isolée. Ces tarifs font partie d’un vaste programme antidémocratique pour consolider le contrôle des milliardaires sur le gouvernement, alimenter la peur et le racisme, et cimenter l’impérialisme américain au Canada et partout dans le monde.
Nous devons faire face à cette crise en adoptant des mesures audacieuses et des solutions publiques progressistes qui protègent nos emplois, nos services, nos communautés et notre mode de vie.
Les enjeux sont trop importants pour compter sur la bonne volonté des entreprises et céder aux revendications de la droite.
Le SCFP demande au gouvernement fédéral de :
Offrir une aide financière aux travailleuses et travailleurs par l’entremise du programme de Travail partagé de l’assurance-emploi, et ne pas créer un programme qui subventionne les profits comme l’a fait la Subvention salariale d’urgence du Canada durant la pandémie.
Accroître le soutien à la formation des travailleuses et travailleurs en annulant les récentes coupes budgétaires aux programmes de formation de l’assurance-emploi et en élargissant ces programmes afin qu’ils bénéficient à celles et ceux qui seront touché(e)s par les éventuelles perturbations économiques.
Garantir des emplois pour les jeunes en collaborant avec les syndicats du secteur public et les municipalités afin d’éviter que le ralentissement économique ne frappe plus durement les jeunes.
Stabiliser et protéger l’économie contre Trump en augmentant la propriété publique d’infrastructures clés dans le secteur du transport et de l’énergie par l’intermédiaire de la Bande de l’infrastructure du Canada, qui dispose de 22 milliards de dollars. La Corporation de développement des investissements du Canada peut être utilisée pour acheter des parts de grandes entreprises dans l’intérêt public, et non dans un objectif de profit.
Développer l’industrie manufacturière publique dans des secteurs d’intérêt commun, comme le secteur pharmaceutique.
Envisager la nationalisation d’urgence. Si une entreprise qui fait affaire au Canada menace de délocaliser aux États-Unis des activités d’importance nationale, le gouvernement fédéral pourrait la nationaliser.
Élargir le crédit d’impôt pour la main-d’œuvre journalistique canadienne afin de soutenir les coûts liés à la production de nouvelles. Actuellement, le crédit ne s’applique qu’à la presse écrite, mais son extension à la radiodiffusion et à la télédiffusion contribuerait à protéger plus d’emplois en journalisme en région.
Mettre un terme à la sous-traitance dans le secteur des télécommunications en subordonnant toute subvention fédérale destinée à ce secteur à la création d’emplois au Canada et à la suppression de la sous-traitance.
Soutenir les médias canadiens en réorientant les budgets publicitaires dédiés aux plateformes appartenant aux oligarques de la technologie Elon Musk et Mark Zuckerberg vers des campagnes publicitaires qui soutiennent les médias canadiens et les emplois connexes.
Maintenir les protections en matière de télécommunications qui empêchent les grandes entreprises de télécommunications étrangères de mener des activités au Canada, et n’autoriser que l’utilisation canadienne du spectre de radiodiffusion.
Reconnaître et défendre les droits des peuples autochtones conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et au traité de Jay. Le gouvernement fédéral s’est engagé à appliquer les principes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones en obtenant leur consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause.
La Déclaration indique clairement que les peuples autochtones ont le droit de participer de manière significative aux décisions qui affectent leurs terres, leurs territoires, leurs langues, leurs cultures et leur mode de vie. Ces décisions peuvent notamment porter sur l’aménagement du territoire, l’extraction de ressources naturelles sur des territoires traditionnels, ou encore des modifications aux lois qui affectent la vie des peuples autochtones. Le traité de Jay de 1974 accorde aux peuples autochtones nés d’un côté ou l’autre de la frontière canado-américaine le droit de travailler dans les deux pays et de traverser librement la frontière. Nous demandons au gouvernement fédéral de reconnaître pleinement ces droits.
Rejeter les politiques de droite
Pierre Poilievre, les gouvernements conservateurs provinciaux, les lobbyistes et les candidat(e)s à la chefferie du Parti libéral proposent tous les mêmes politiques de droite dépassées qui ont déjà échoué et qui échoueront de nouveau. Ils cherchent à abolir la réglementation, réduire les impôts des grandes entreprises et diminuer les dépenses fédérales. Ces mesures régressives ne stimuleront pas l’investissement des entreprises; elles nuiront aux travailleuses et travailleurs, ainsi qu’aux communautés.
D’une province à l’autre, les entreprises sont tenues de respecter différentes réglementations, qu’on qualifie parfois « d’obstacles au commerce interprovincial ». Il serait logique d’harmoniser la réglementation régissant le droit du travail, la salubrité des aliments et les protections en matière de santé et de sécurité si toutes les provinces adoptaient les normes les plus sévères.
Les politicien(ne)s de droite et les groupes d’intérêt utilisent souvent lesdits obstacles au commerce interprovincial comme argument pour assouplir la réglementation qui sert des objectifs valables. Il est essentiel d’aborder la modification de la réglementation avec prudence afin de ne pas abolir des protections importantes.
Des réductions d’impôt signifient moins d’argent pour des services essentiels. Les gouvernements devraient chercher à accroître leurs revenus, et non à les réduire, afin de financer le soutien dont les travailleuses et travailleurs, ainsi que les communautés, auront besoin durant cette crise. Une première bonne mesure consisterait à imposer lourdement les entreprises appartenant aux milliardaires.
Une récession pèsera sur les budgets gouvernementaux à tous les niveaux, à un moment où nos services publics sont plus que jamais nécessaires. Le gouvernement fédéral devrait augmenter les transferts fédéraux en santé, en éducation, en services sociaux et aux municipalités pour créer des emplois et adoucir le choc d’une récession et les impacts d’une hausse de l’inflation.