Quand Arisleydis Hidalgo Leyva parle de solidarité internationale, elle cite clairement Cuba comme le modèle à suivre. Elle occupe le poste de secrétaire générale de la division provinciale du Syndicat national des travailleuses et travailleurs de l’administration publique (SNTAP) de Cuba. Elle s’est jointe à nos délégué(e)s lors du Congrès national du SCFP de 2023 pour relayer le message que la solidarité internationale entre travailleuses et travailleurs n’a jamais été aussi nécessaire.
Les difficultés auxquelles les travailleuses et travailleurs cubains sont confrontés ne cessent de s’intensifier à cause du blocus et de l’embargo des États-Unis. Ces restrictions continuent de s’intensifier depuis que Cuba a été ajoutée à la liste des pays soutenant le terrorisme. Il est désormais impossible pour Cuba d’importer des matières premières essentielles, car très peu de pays ont conclu des accords commerciaux avec elle.
« Depuis 1961, c’est peut-être le blocus le plus cruel qu’un pays a eu à subir dans toute l’histoire. Ce blocus n’entraîne pas seulement des répercussions économiques sur Cuba, bien que ce soit son objectif principal : il a maintenant également des conséquences sociales, car la dynamique sociopolitique instaurée par les restrictions économiques est très difficile », affirme Mme Leyva. « Ce blocus nous empêche d’avancer comme nous le voudrions, en plus d’avoir un grand impact sur le mouvement syndical et les travailleuses et travailleurs. »
Privée de crédit, de financement et de matières premières, l’économie cubaine expose les travailleuses et travailleurs du pays à d’énormes inconvénients, dont des moyens de protection limités, un approvisionnement alimentaire restreint et une piètre qualité de vie.
Cela dit, les travailleuses et travailleurs font preuve de créativité pour survivre et prospérer malgré ces obstacles tout en continuant de mobiliser, de militer et d’alimenter la solidarité internationale. « Cuba ne se rendra pas; elle ne s’est jamais rendue, et le mouvement syndical encore moins. Les droits des travailleuses et travailleurs sont reconnus par la Constitution et nous continuerons de résister stoïquement », soutient Mme Leyva..
Le SNTAP, un grand syndicat composé d’employé(e)s du secteur public, « est le premier syndicat fondé par Fidel Castro et par le leader syndical Lázaro Peña à la suite du triomphe de la révolution », explique Mme Leyva. L’organisation syndicale s’inspire de la longue histoire de Cuba : une histoire de soutien aux mouvements de résistance dans le monde entier et de délégation de médecins et d’enseignant(e)s cubains dans les pays qui en ont besoin.
« La solidarité internationale, en particulier à Cuba, est essentielle à notre résistance, qu’il s’agisse de la solidarité que nous recevons de la part des personnes qui sont d’accord et soutiennent notre cause ou de la solidarité que nous offrons à d’autres pays dans le monde », souligne Mme Leyva.
« La solidarité est un élément clé, caractéristique de la révolution cubaine promue par Fidel, non pas pour amener les gens à concevoir et à réaliser un projet social comme le nôtre, mais plutôt pour démontrer au monde que, de notre point de vue socialiste, il est possible de construire un monde meilleur. »
La formation au leadership du SNTAP reconnaît que ce sont les membres qui propulsent le progrès, tant à l’échelle locale qu’au niveau international. Le SCFP est fier de jouer un rôle crucial dans cette mission en fournissant des ressources telles que la salle de formation du SNTAP à La Havane, de l’équipement de base comme des imprimantes, et même une voiture pour les affaires syndicales.
Mme Leyva estime que cette collaboration repose sur le respect mutuel et elle espère que ce partenariat se poursuivra encore longtemps.
« Le SCFP nous a toujours soutenus et grâce à cette solidarité, notre syndicat a continué à aller de l’avant », souligne-t-elle, en nous rappelant que la véritable solidarité va toujours dans les deux sens, qu’elle nous renforce mutuellement et qu’elle perdure dans le temps.