Le SCFP 139 a organisé une grande manifestation pour la défense des services hospitaliers à North Bay (Ontario) mercredi dernier.

Il y a trois semaines, le Centre régional de santé de North Bay (CRSNB) a annoncé 40 licenciements pour éponger un déficit de 5,6 millions de dollars. Les gestionnaires du centre hospitalier demeurent convaincu(e)s que c’était la bonne décision à prendre, même si le personnel s’y oppose fortement.

Les travailleuses et travailleurs de l’hôpital sont déterminés à protéger les emplois et à préserver les services. Ils et elles affirment sans hésiter qu’il faut recruter plus de personnel pour donner aux patient(e)s les meilleurs soins possibles. 

Le personnel hospitalier représenté par le CSHO-SCFP, l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario et le Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario, en coordination avec la section locale de la Coalition ontarienne de la santé, s’est rassemblé mercredi à l’extérieur de l’hôpital pour exiger du gouvernement qu’il verse un financement adéquat. 

Une récente analyse réalisée par le Bureau de la responsabilité financière de l’Ontario, un organisme indépendant de l’Assemblée législative, indique que le financement actuel du gouvernement n’arrivera pas à répondre aux besoins; qui plus est, des milliers d’infirmières et infirmiers et de préposé(e)s aux services de soutien à la personne pourraient perdre leur emploi dans les deux prochaines années. Les travailleuses et travailleurs de North Bay voient déjà les prévisions se confirmer en temps réel. 

Le SCFP s’inquiète de toute cette austérité, qui arrive à un moment critique où les effectifs sont déjà insuffisants dans la plupart des hôpitaux communautaires, dont celui de North Bay.

« Nos infirmières et infirmiers, nos préposé(e)s aux soins personnels et notre personnel de bureau attendent désespérément du renfort. J’ai récemment discuté avec une infirmière qui pleure aux toilettes pendant ses pauses parce que ça lui brise le cœur de ne pas pouvoir donner les soins dont les gens ont besoin », s’est exprimé Mike Turgeon, président du SCFP 139, qui représente près de 1 000 travailleuses et travailleurs de l’hôpital. « Imposer des compressions budgétaires à l’heure actuelle, c’est ignorer volontairement les besoins des patient(e)s et du personnel. Le gouvernement doit agir et octroyer le financement dont nous avons désespérément besoin. »

Le syndicat attire l’attention sur des données officielles montrant que seulement 41 % des patient(e)s qui arrivent aux urgences du CRSNB sont admis(es) à l’intérieur du délai ciblé de huit heures. Le temps d’attente moyen est de 17 heures. 

Selon une étude du CSHO-SCFP, l’hôpital devrait ajouter 120 travailleuses ou travailleurs par année pour pallier l’augmentation du nombre de patient(e)s. 

« Ces compressions budgétaires vont faire mal à bien des gens. On va épuiser le personnel à force de lui mettre plus de tâches sur les épaules, alors qu’il a déjà du mal à gérer sa propre charge de travail », déplore Sharon Richer, secrétaire-trésorière de la division hospitalière du SCFP. « Les temps d’attente seront encore plus longs, et les services seront moins bons. C’est tout simplement insensé, et nous ne nous laisserons pas faire. »