Le Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Société de transport de l’Outaouais, SCFP 5910, dénonce le recours au transport à la demande plutôt que l’expansion du service d’autobus, une décision qui s’apparente à une privatisation déguisée.
La ligne 78 offre un service aux 30 minutes et dessert un secteur en pleine croissance, entre la station Lorrain et le secteur de l’Aéroparc. Selon le syndicat, il suffirait d’ajouter 3 à 4 minutes à des parcours actuels pour couvrir de façon optimale ce secteur et d’augmenter la fréquence à 15 minutes aux heures de pointe. Le transport à la demande connaît une forte utilisation, un signe clair qu’un service d’autobus régulier serait tout à fait viable dans ce secteur.
« Faute de financement adéquat, on refuse de développer des lignes d’autobus structurantes au profit des navettes privées de taxi. C’est une privatisation déguisée. Au lieu d’investir dans le transport collectif, on fragilise le réseau en préférant un service qui coûtera plus cher à long terme à la société. Ce que la population mérite, c’est un réseau d’autobus fiable, comme dans toutes les villes comparables à Gatineau qui ont un aéroport », a déclaré Benoit Pichette-Sarault, président du SCFP 5910.
Pour le SCFP-Québec, si la STO en arrive à de telles décisions, c’est parce que le transport collectif demeure le parent pauvre des budgets au Québec. Alors que l’Ontario prévoit investir 5650 $ par habitant en transport collectif au cours de la prochaine décennie, le Québec n’en consacrera que 1081 $ selon les données de l’Alliance TRANSIT, dédiée au financement des transports collectifs au Québec. Le syndicat demande à la STO de cesser de détourner le rôle essentiel du transport en commun et de faire le choix d’investir dans un réseau d’autobus structurant, prévisible et efficace pour les citoyennes et citoyens de Gatineau et des environs.
« Ces choix politiques mènent directement à des compressions de service. On peut appeler ça “transport à la demande”, mais au bout du compte, c’est surtout du transport en taxi payé au prix fort par la collectivité », insiste le président.