Bien que le SCFP–Nouvelle-Écosse se réjouisse de voir que le plafond des loyers a été prolongé pour les deux prochaines années, il est clair que le gouvernement de Tim Houston donne la priorité aux intérêts des propriétaires plutôt qu’à la résolution de la crise du logement.
« Les nouvelles modifications ont consacré plus de temps à trouver des façons d’évincer les locataires qu’à régler la crise du logement actuelle », a déclaré la présidente du SCFP–Nouvelle-Écosse, Nan McFadgen. « Dites-moi pourquoi on facilite l’expulsion des locataires au lieu de s’attaquer à la flambée des prix des loyers dans cette province ».
Les nouvelles modifications présentées aujourd’hui par le gouvernement de la Nouvelle-Écosse réduisent le délai d’attente imposé aux propriétaires avant d’entamer le processus d’expulsion des locataires pour non-paiement, passant de 15 jours à seulement trois jours. Le gouvernement a aussi fait en sorte de faciliter l’expulsion des locataires que le propriétaire juge problématiques, une définition qui inclut désormais les retards de paiement répétés.
« La population de la Nouvelle-Écosse a du mal à joindre les deux bouts, ce qui entraîne parfois des retards dans les paiements, a déclaré Nan McFadgen. Un retard de quelques jours ne devrait pas signifier qu’on perd son logement, pas plus que le désir d’un propriétaire d’augmenter son loyer ou de rénover un logement pour pouvoir louer plus cher. Ce sont les vrais problèmes auxquels la population de la Nouvelle-Écosse fait face, et non pas quelques retards de paiement ou la sous-location. »
Les nouvelles modifications ne corrigent pas non plus la faille évidente des baux à durée déterminée, largement utilisée dans la province pour augmenter les loyers au-delà de la limite actuelle de 5 %. Il suffit qu’un propriétaire refuse de signer un nouveau bail avec son locataire actuel pour qu’il puisse fixer le prix qu’il souhaite au nouveau locataire. Ce processus a également été utilisé pour les rénovictions, un terme inventé pour désigner le fait d’expulser des locataires en vue d’« améliorer » le logement et d’augmenter le prix.
« Cette année seulement, le loyer a augmenté en moyenne de 17,1 % en Nouvelle-Écosse malgré le plafond de 5 %. Il est évident que le plafonnement des loyers ne suffira pas à résoudre la crise du logement, mais le gouvernement Houston semble davantage occupé à servir les intérêts de 6 000 propriétaires qu’à soutenir les plus de 300 000 locataires de la province, a déclaré Nan McFadgen.
L’an dernier, au lieu d’éliminer la faille des baux à durée déterminée ou d’interdire les rénovictions, le gouvernement Houston a consacré 1,3 million de dollars à une plateforme en ligne pour aider la population à trouver un logement. En un an, seulement 60 chambres ont été affichées et, de ce nombre, seulement 23 ont été louées.
« On fait face à une crise du logement. Un plafonnement temporaire des loyers, truffé d’échappatoires, ou une nouvelle plateforme d’un million de dollars que personne n’utilise ne suffit pas à régler la crise. Dans la municipalité régionale d’Halifax seulement, au moins 1 316 personnes sont sans abri et 150 d’entre elles dorment dans des campements de plus en plus grands. Le gouvernement doit faire plus pour aider. Il pourrait le faire, mais il choisit tout simplement de ne pas le faire ».