Après être passé à deux doigts de résoudre un conflit de travail amer de six mois, le Canton de Black River-Matheson a choisi de le prolonger en insistant sur son droit d’être vindicatif après le retour au travail des membres, explique le SCFP 1490.
« Les mots me manquent pour décrire ce dont j’ai été témoin à la table avec le Canton », a déclaré Serge Bouchard, président du SCFP 1490, qui représente 14 travailleuses et travailleurs municipaux. « Après plusieurs mois de lock-out puis de grève, on est enfin parvenu à une entente sur les principaux problèmes, comme la grille salariale, qui ont conduit à cette longue lutte. Aujourd’hui, alors qu’on finalisait le protocole de retour au travail normalisé – la dernière étape de la conclusion d’une entente de principe –, le Canton a pris la décision de s’opposer à ce que toutes les parties renoncent à leurs litiges judiciaires mutuels. »
Les protocoles de retour au travail après des conflits de travail prévoient généralement des dispositions qui visent à éviter les représailles et les questions juridiques en suspens liés aux problèmes et actions découlant d’un lock-out ou d’une grève. « Le SCFP a proposé de laisser tomber les contestations à divers égards juridiques afin d’aller de l’avant ensemble, a déclaré Serge Bouchard. On a déposé une plainte pour pratique déloyale de travail. On a déposé un recours devant le tribunal pour contester leurs avis d’interdiction d’entrée anticonstitutionnels. On a offert de les laisser tomber si l’employeur s’engage à ne pas exercer de représailles ou de mener d’enquêtes envers les membres qui ont participé au piquet de grève. À notre grand étonnement, le Canton a refusé. »
« Je pense que le maire et le DG du Canton doivent être honnêtes avec la population ce soir, a déclaré Serge Bouchard. On était à deux doigts de passer à autre chose, mais ils ont choisi de prolonger le conflit ».
Le fait que le Canton insiste sur sa capacité à sanctionner les membres du SCFP après la résolution du conflit, selon le SCFP, montre que le Canton tente de glisser une « pilule empoisonnée » dans les procédures, rendant ainsi encore plus difficile d’envisager une voie vers des relations de travail harmonieuses.
« Il est temps que l’on retourne offrir des services publics de qualité, a déclaré Serge Bouchard. Nos membres n’attendent que cela. Il est temps que le Canton passe aussi à autre chose. »