Deux organismes ont fusionné pour former l’agence de protection de l’enfance, Child and Family Services of Grand Erie (CFSGE), avec la promesse d’améliorer le soutien aux familles. Deux ans plus tard, ce mensonge s’avère alors que l’agence annonce des licenciements et des postes vacants qu’elle n’a pas l’intention de pourvoir. Au total, depuis sa fusion, l’agence aura bientôt supprimé une trentaine de postes.

« Il y a eu des consultations avec le personnel et des réunions communautaires, des entrevues avec les médias et des communiqués de presse. Les discours étaient tous les mêmes : la fusion des organismes améliorerait les services et nous permettrait de mieux faire face aux défis auxquels les familles sont confrontées. Pourtant, on est sur le point de perdre un nombre important de travailleuses et travailleurs. Comment cela permet-il de mieux servir nos communautés? » a déclaré Kathleen Webb, coordonnatrice des services d’accès ayant plus de 20 ans d’expérience et présidente du SCFP 7070, qui représente plus de 200 travailleuses et travailleurs de première ligne et employé(e)s de soutien à l’agence Child and Family Services of Grand Erie (CFSGE). « Il est temps de reconnaître que ces promesses étaient futiles. La situation est pire qu’elle était. Au lieu de faire des économies, le nombre de cadres a augmenté et, avec les nouveaux titres de poste, les salaires ont augmenté. Plutôt que de répondre aux besoins des membres de la communauté, les services sont réduits. »

Le SCFP 7070 a ratifié sa première convention collective en octobre. L’agence CFSGE blâme le personnel et les salaires, en partie, pour le déficit de plus de 3,35 millions de dollars et les licenciements, mais les chiffres n’appuient pas leurs allégations.

À l’heure actuelle, six enfants et jeunes pris en charge par l’agence CFSGE sont gardés dans des hébergements non accrédités. Ils passent leurs journées et leurs nuits dans des hôtels ou des motels plutôt que dans un centre de traitement réglementé ou un foyer d’accueil accrédité. Cette situation peut devenir dangereuse pour les enfants, les jeunes et le personnel – et c’est incroyablement coûteux en raison du personnel supplémentaire nécessaire pour assurer la surveillance et la sécurité des enfants et des jeunes. Cette dépendance à l’égard des foyers non accrédités coûte à elle seule environ 1 million de dollars par an à l’agence, ce qui est presque suffisant pour combler le déficit.

Ensuite, il y a la question des subventions ciblées, c’est-à-dire les allocations accordées par les agences aux familles dont le revenu est inférieur à un certain seuil. Le ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires ne couvre que 25 % des subventions. Mais l’agence CFSGE exerce ses activités dans une région plus défavorisée et fournit plus de subventions que la plupart des agences, ce qui coûte des centaines de milliers de dollars. Cette somme pourrait être mieux dépensée pour les services si le gouvernement mettait à jour son modèle de financement.

« Notre employeur parle de notre charge de travail raisonnable, mais chaque cas est un enfant ou une famille dans le besoin qui devra être transféré à un autre membre du personnel, a déclaré Kathleen Webb. On constate une crise de la charge de travail dans presque toutes les agences de protection de l’enfance de la province. Maintenant, on voit la direction faire des coupes et on connaît déjà le résultat. Elle va créer une crise au sein du personnel. Pire encore, elle va abandonner les familles et les enfants dans le besoin. »

Le SCFP 7070 demande à l’ensemble des membres de la communauté et à leurs allié(e)s d’envoyer un message au Ministère, lui demandant de fournir les fonds supplémentaires nécessaires pour éviter les licenciements. Visitez https://cupe.ca/CFSGE pour en savoir plus.