Au nom de ses 200 000 membres du secteur de la santé, le SCFP répond à l’appel urgent à la solidarité mondiale des syndicats palestiniens de la santé. Le SCFP réitère son propre appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et permanent, à la fin du blocus de Gaza et au rétablissement de l’aide humanitaire et de l’accès aux produits essentiels.
À ce jour, plus de 27 800 personnes ont perdu la vie dans les bombardements israéliens à Gaza, dont plus de 10 000 enfants et 300 professionnel(le)s de la santé. L’effondrement quasi total du système de santé et le refus délibéré d’aide humanitaire par Israël menacent encore plus la survie de la majorité de la population.
Les syndicats de la santé à Gaza qui sont affiliés à l’Internationale des services publics décrivent des hôpitaux transformés en zones de guerre, bombardés sans relâche, privés de moyens pour fournir des services indispensables. En octobre 2023, un groupe d’experts de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a dénoncé les bombardements d’hôpitaux et d’écoles, les qualifiant de crimes contre l’humanité. Malgré cela, au début de janvier 2024, l’ONU avait enregistré des centaines d’attaques ayant endommagé 94 établissements de soins de santé (dont 26 hôpitaux sur un total de 36) et 79 ambulances.
En décembre dernier, Ilyas Al-Jelda, vice-président du syndicat général du personnel de la santé à Gaza, rapportait à l’Organisation mondiale de la Santé que « plus de 1 900 000 Palestinien(ne)s de Gaza sont déplacé(e)s et vivent sans nourriture, sans eau potable et sans vêtements pour se protéger du froid. Le manque de médicaments et les conditions de vie inhumaines favorisent la propagation des maladies, et il manque même de lait pour les bébés. »
Dans ce contexte, et après quatre mois de violence, il est inconcevable qu’aucun cessez-le-feu ne soit décrété. Au lieu de cela, plus de la moitié de la population de Gaza, qui a dû être déplacée vers la ville de Rafah au sud, est maintenant confrontée à la menace imminente et explicite d’une intensification des bombardements israéliens.
Les effets de cette violence sont inimaginables et profondément injustes, tout comme l’ampleur de la destruction des services et des infrastructures nécessaires pour assurer l’aide humanitaire, la sécurité et la protection de la population. Selon Médecins Sans Frontières, la crise humanitaire a atteint des proportions catastrophiques, et l’annonce de pays donateurs comme le Canada de suspendre le financement de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) ne se traduira que par davantage de morts et de souffrance.
À la suite à la récente décision de la Cour internationale de Justice, le SCFP a demandé au gouvernement canadien de respecter son obligation et son devoir de prévenir et de punir le crime de génocide où qu’il se produise en vertu de la Convention des Nations Unies sur le génocide dont il est signataire. Dans une lettre commune présentée avec cinq autres syndicats canadiens, le SCFP a également prié le gouvernement de revenir sur sa décision de suspendre le financement de l’UNRWA.
Le dévouement et le sacrifice du personnel de la santé à Gaza et de l’ensemble des premiers répondants, des travailleuses et travailleurs humanitaires et des membres de la communauté ont attiré notre attention et celle du monde entier. Le personnel de la santé palestinien demande aux syndicats de plaider en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, de la fin du siège de Gaza et du droit du peuple palestinien à l’autodétermination. Le SCFP continuera de soutenir leurs revendications.