Vendredi, la Ville de Bradford West Gwillimbury a entamé une longue procédure judiciaire qui ne réglera rien. Elle aurait mieux fait de revenir à la table des négociations avec une proposition qui répondrait aux préoccupations du personnel de sa bibliothèque, selon la section locale 905 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), le syndicat de celui-ci.
« Le maire et le conseil municipal sont prêts à tout pour éviter d’accorder une augmentation de salaire équitable à nos membres », affirme la présidente du SCFP 905, Katherine Grzejszczak. « Ils ont le pouvoir de mettre fin à cette grève et de rouvrir la bibliothèque en un claquement de doigts. Mais ils préfèrent priver la bibliothèque d’argent pour financer une longue bataille juridique. »
Selon Mme Grzejszczak, il faut prévoir jusqu’à 30 jours ouvrables avant que la Commission des relations de travail de l’Ontario donne suite à la requête de la Ville, du temps et de l’argent qu’on devrait plutôt investir dans les négociations, afin que la bibliothèque rouvre avant le début des classes.
Le personnel de la bibliothèque a choisi de se joindre au SCFP en septembre 2021, par une très forte majorité. Il est en grève depuis l’arrêt des négociations, le 21 juillet 2023. Depuis deux ans, la moitié du personnel a quitté son emploi à cause des conditions de travail.
Le point qui achoppe le plus est celui des salaires. Les membres réclament une augmentation de 1,35 dollar l’heure pour chacune des deux dernières années de leur contrat, en plus des deux pour cent déjà convenus pour 2022. Les pourparlers ont repris brièvement en août, jusqu’à ce que la Ville rejette la proposition du syndicat.
« Le SCFP voit en la négociation collective libre le meilleur moyen de résoudre les conflits de travail, rappelle Katherine Grzejszczak, et cela vaut pour celui-ci. En cette période d’inflation record, on a besoin de solutions au vieux problème du respect de la main-d’œuvre, et non d’un arbitrage qui imposera un contrat sans rien régler. »
Le SCFP est prêt à retourner en négociations. D’ailleurs, il a déjà retiré plusieurs de ses revendications en guise de bonne foi, mais la Ville refuse de faire son bout de chemin.