La Ville de Toronto annonçait qu’elle célèbre la « Semaine d’appréciation des brigadiers et brigadières scolaires ». Or, il y a moins d’une semaine, le comité de gouvernance générale de la Ville choisissait de changer de fournisseur et, du coup, de licencier environ 350 brigadiers et brigadières scolaires.
« Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer », déclare Myra Chico, présidente de la section locale 5519 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente la moitié des brigadiers et brigadières de la ville. « Nous avons travaillé pendant la pandémie, nous affrontons la rage au volant, nous protégeons les enfants beau temps mauvais temps. Si la Ville nous appréciait vraiment, elle nous intégrerait à sa main-d’œuvre au lieu de faire de nous les victimes d’un transfert de contrat. »
Les services de brigadiers étaient fournis par le service de police de Toronto. En 2019, lorsque cette responsabilité a été rendue à la Ville de Toronto, celle-ci a choisi de la sous-traiter à deux entreprises de sécurité privées. Le mois prochain, au terme de ces contrats, la moitié des brigadières et brigadiers perdront leur emploi parce que le contrat de leur employeur passera à d’autres fournisseurs.
« Cette proclamation est au mieux malhonnête », estime Dave Petten, président du Comité de coordination du secteur municipal au SCFP-Ontario. « On ne traite pas les gens qu’on valorise comme s’ils étaient jetables. C’est un problème généralisé à Toronto : la Ville sous-traite des services, comme les brigadiers scolaires et les centres de répit, et maintient cette main-d’œuvre dans la pauvreté en laissant planer la menace d’un transfert de contrat. C’est un système qui nuit aux travailleurs, aux travailleuses et à la qualité des services. »
La semaine dernière, avant le vote, Myra Chico avait expliqué au comité qu’en raison de cette menace, les travailleuses et les travailleurs ont peur de réclamer de meilleures conditions de travail. Ainsi, on signale rarement les problèmes concernant la sécurité des élèves, particulièrement dans les milieux non syndiqués.