Le 16 septembre 2022, la « police des mœurs » iranienne a assassiné Mahsa (Jina) Amini, une femme kurde de 22 ans, pour avoir porté des vêtements jugés inappropriés. Dans la foulée, un mouvement de masse protestant contre le régime autocratique de la République islamique, sans précédent depuis la révolution de 1979, a éclaté dans plus d’une centaine de villes du pays.
Il est essentiel de reconnaître la nature féministe des soulèvements : à la tête du mouvement, on trouve des femmes iraniennes qui retirent le foulard obligatoire au mépris du contrôle strict de l’État sur le corps et la tenue vestimentaire des femmes. Des images circulent montrant des femmes sans hijab qui dansent, mangent, chantent, brûlent des foulards et affrontent la police. Nous sommes devant une forme stupéfiante de désobéissance civile féministe. Le slogan principal du mouvement est « Femme, Vie, Liberté » (« Jin, Jiyan, Azadi »), pivot du mouvement féministe kurde.
De plus, le SCFP-Nouvelle-Écosse condamne la droite qui utilise ces soulèvements pour justifier son programme impérialiste et islamophobe. Au cours des dernières semaines, nous avons vu des figures de proue conservatrices du Canada et de l’étranger tenter de détourner la quête de liberté du peuple iranien pour leurs propres fins. Il est ironique que les gens de la droite, qui ont longtemps défendu les attitudes et les structures islamophobes et anti-personnes immigrées, prétendent maintenant soutenir les manifestantes et manifestants iraniens. Les interventions de l’Occident en Iran, que ce soit par le biais de prises de contrôle militaires ou de sanctions, ont grandement nui au peuple iranien pendant des décennies.
En tant que féministes et syndicalistes, nous sommes unies contre toutes les formes de réglementation d’un genre ou d’un sexe, que ce soit par le port obligatoire du voile ou le dévoilement obligatoire ou par l’interdiction des soins de santé reproductive ou la stérilisation forcée, ainsi que contre toutes les politiques et les structures patriarcales, misogynes et racistes qui privent des gens de justice, de liberté et de dignité.
Nous appelons le gouvernement iranien à libérer tous les prisonniers politiques, journalistes et syndicalistes, dont la majorité sont des femmes, des personnes queer, des minorités ethniques et des jeunes. Nous transmettons nos condoléances aux familles d’Amini, de Nika Shahkarami, de Sarina Esmaeilzadeh et de toutes les autres personnes assassinées par la République islamique dans leur poursuite de la liberté.
En toute solidarité,
Nan McFadgen
Présidente du SCFP-Nouvelle-Écosse
Au nom du Conseil exécutif du SCFP-N.-É..