Rebecca Benson | Employée du SCFP
Le 30 septembre est communément appelé Journée du chandail orange. Le mouvement de la Journée du chandail orange a commencé en 2013 pour honorer les personnes survivantes des pensionnats autochtones et celles qui n’en sont jamais revenues.
La Journée du chandail orange est inspirée de l’histoire de Phyllis Webstad au pensionnat St. Joseph Mission, près de Williams Lake, en Colombie-Britannique. Enfant, Phyllis avait reçu de sa grand-mère un chandail orange qu’elle devait porter pour son premier jour à l’école. Ce chandail a été confisqué et détruit par ses professeurs dès son arrivée au pensionnat.
L’histoire de Phyllis en est venue à symboliser l’objectif colonial des pensionnats, soit l’assimilation des peuples autochtones. On a choisi le 30 septembre comme jour de commémoration parce que c’est en automne que les enfants autochtones étaient forcés d’aller au pensionnat.
En 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR) a recommandé la création d’un jour férié pour commémorer l’histoire et l’héritage du système des pensionnats autochtones. La nouvelle Journée nationale de la vérité et de la réconciliation du 30 septembre a été instituée dans le cadre du processus de réconciliation.
En juin 2021, le Parlement canadien a fait adopter une loi pour que cette journée soit un nouveau jour férié fédéral, la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation le 30 septembre de chaque année. Depuis, cette date est un jour férié pour les travailleuses et travailleurs des secteurs sous juridiction fédérale.
Hélas, la plupart des provinces n’ont pas ajouté le 30 septembre au calendrier des jours fériés. La plupart des membres du SCFP travaillent dans des secteurs de juridiction provinciale et ainsi, le 30 septembre est considéré comme une journée de travail normale pour plusieurs membres du SCFP à travers le pays. Il revient donc aux membres et aux sections locales de faire pression pour qu’on commémore le 30 septembre et leur accorde ce jour férié dans toutes les provinces.
Que pouvez-vous faire, en tant que syndiqué(e)s, pour aider à faire de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation un jour férié dans votre milieu de travail ?
- Votre section locale a peut-être déjà négocié l’ajout du 30 septembre à la liste des jours fériés prévus dans la convention collective. Vérifiez si c’est le cas.
- Votre convention collective pourrait contenir un article qui reconnaît les futurs jours fériés décrétés par les gouvernements fédéral ou provinciaux. Si c’est le cas, faites appliquer cet article par votre employeur pour faire reconnaître la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation le 30 septembre.
- Si votre convention collective ne contient aucun article pouvant servir à l’ajout du 30 septembre à la liste des jours fériés, proposez l’ajout du 30 septembre lors de votre prochaine ronde de négociations.
Nous savons que bon nombre de nos membres cherchent des moyens d’intégrer la réconciliation à leur quotidien et de la mettre en action. Pour épauler la réconciliation, les sections locales du SCFP peuvent négocier l’ajout de dispositions à l’appui des personnes autochtones dans leur convention collective. Et négocier pour que le 30 septembre devienne un jour férié est un premier geste concret et accessible à tous et toutes.
Un milieu de travail durable en est un qui, entre autres, priorise les étapes vers la réconciliation et qui harmonise ses pratiques et ses politiques avec la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. La négociation de conditions de travail décentes est au cœur de la mission d’un syndicat. Notre nouveau guide, Vérité et réconciliation : Le SCFP passe à l’action par la négociation collective, fournit des exemples supplémentaires d’articles de convention collective pour passer à l’action en matière de réconciliation à la table de négociation.
Il est du devoir de tous les syndicats de prendre des mesures qui témoignent d’un engagement envers la réconciliation. Même si vous n’avez aucun membre qui s’est identifié comme autochtone au sein de votre section locale, il est tout de même recommandé de mettre en œuvre des initiatives qui favorisent la réconciliation. L’établissement de bonnes relations avec les travailleuses et travailleurs autochtones fait partie de la construction d’un syndicat fort.
Vous trouverez des exemples d’articles de convention collective qui incluent le jour férié du 30 septembre dans notre guide Clause à négocier pour la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Et pour d’autres gestes à poser afin de soutenir les personnes autochtones et la réconciliation au travail, consultez notre guide Joindre le geste à la parole et notre guide de négociation en faveur de la vérité et la réconciliation.