Le prix d’une habitation, déjà élevé partout au Canada, a grimpé en flèche pendant la pandémie. On parle d’une augmentation de plus de 30 pour cent entre fin 2019 et fin 2021.
Nombreux sont ceux et celles qui espèrent que la hausse des taux d’intérêt contribuera à refroidir la surchauffe du marché canadien de l’habitation. Toutefois, cela ne rendra pas l’accession à la propriété plus facile pour la famille active moyenne.
Le montant d’argent que les banques peuvent prêter sous forme de prêt hypothécaire est réglementé par le gouvernement fédéral. Cette somme dépend de votre revenu et de votre endettement actuel, ainsi que des coûts de chauffage et des taxes foncières prévus pour la maison que vous achetez. Selon la loi, vos versements hypothécaires et ces autres dépenses ne peuvent totaliser plus de 44 pour cent de votre revenu avant impôt.
Un taux d’intérêt plus élevé augmente le coût des versements hypothécaires, réduisant ainsi la somme qu’une banque peut vous offrir sous forme de prêt hypothécaire. Tout cela peut s’additionner rapidement.
Pour un ménage dont le revenu médian est de 110 000 $, une augmentation de deux pour cent du taux d’intérêt diminuerait le prêt hypothécaire maximal de 90 000 $. (Le revenu médian des ménages signifie que la moitié des ménages gagnent plus d’argent que ce chiffre et l’autre moitié en gagnent moins.)
Ce graphique montre le prix moyen des habitations vendues dans chaque province en avril 2022. À côté, vous avez l’offre maximale qu’un ménage ayant le revenu médian pourrait faire sur une habitation au taux hypothécaire actuel (4,6 %), en supposant qu’il dispose d’une mise de fonds de 20 pour cent.
Dans les trois plus grandes provinces du Canada (la Colombie-Britannique, l’Ontario et le Québec), le prix moyen d’une maison est hors de portée pour un ménage ayant le revenu médian et ayant la capacité de faire une mise de fonds de 20 pour cent. La Nouvelle-Écosse se rapproche de cette barre.
Avec la hausse des taux d’intérêt, la majorité des ménages se retrouveront exclus du marché de l’habitation en l’absence de maisons offertes au montant qu’ils sont autorisés à emprunter. Parallèlement, il deviendra encore plus difficile d’épargner pour une mise de fonds à mesure que les loyers dépasseront le seuil d’abordabilité fixé pour l’accession à la propriété.