Jeudi, des travailleuses et travailleurs de première ligne de la santé membres du SCFP 5430 ont assisté à la session de l’Assemblée législative de la Saskatchewan pour attirer l’attention sur les problèmes chroniques de dotation dans le système de santé.
« Le manque de personnel posait déjà problème avant la COVID-19, mais la pandémie a rendu la situation bien pire », explique Bashir Jalloh, président du SCFP 5430 et technicien en médecine nucléaire à l’hôpital Pasqua. « Les pénuries de personnel ont un impact sur les patientes, les patients, les résidentes et les résidents. Nous manquons de personnel de cuisine, ce qui fait que c’est soupe et sandwich pendant des semaines dans certains établissements de SLD. À Prince Albert, on refuse des soins à domicile à des gens qui y sont admissibles et qui ont des besoins médicaux. »
Les redéploiements en lien avec la COVID-19 ont allongé les délais pour obtenir une chirurgie, une thérapie et d’autres services. En plus, les communautés rurales sont confrontées à des fermetures temporaires en raison de problèmes de recrutement et de rétention. Mentionnons, entre autres, les services d’urgence de l’hôpital Canora, les services d’urgence et de soins actifs à Redvers, et les services d’urgence et de soins actifs à Broadview.
« Nos membres travaillent en effectif réduit presque tout le temps, ajoute M. Jalloh. À certains endroits, on manque tellement de préposées et préposés en soins continus que les gens font 80 heures supplémentaires par mois pour que la clientèle reçoive les soins nécessaires. »
À cause des problèmes de recrutement et de rétention, les gens n’arrivent pas à obtenir des congés et sont constamment appelés au travail pendant leurs jours de repos.
« Nous savons qu’avec le stress de travailler pendant la pandémie et les défis liés à la vaccination, de nombreux travailleurs et travailleuses de la santé envisagent de changer de carrière ou de prendre une retraite anticipée, mais on ne doit pas oublier que le problème de recrutement s’explique principalement par la précarisation du travail dans le secteur de la santé », prévient Bashir Jalloh.
Un examen des offres d’emploi du gouvernement dans le domaine de la santé révèle que, sur les 1 400 postes affichés, seuls 180 sont des emplois permanents à temps plein. L’écart est encore plus frappant dans les classes d’emploi où la pénurie de personnel est chronique, notamment cuisinier ou cuisinière, PSC et technicien(ne) ou technologue médical.
Sur les 59 postes de techniciennes et techniciens médicaux, quinze seulement sont permanents à temps plein. En cuisine, ce n’est que deux emplois à temps plein sur 51 postes. Et pour les PSC, un domaine dans lequel le gouvernement s’est engagé à embaucher plus de personnel, seulement quatre des 127 affichages actuels sont des postes permanents à temps plein.
La Régie de la santé de la Saskatchewan persiste à réagir à la pénurie de personnel avec des mesures à court terme, comme fusionner des départements pour déplacer du personnel et compter sur des lettres d’entente externes.
« Nous savons comment résoudre la crise de personnel dans la santé, et le gouvernement de la Saskatchewan a les outils pour le faire : des primes, des augmentations de salaire et des emplois permanents à temps plein », conclut M. Jalloh.
Le SCFP 5430 représente plus de 13 000 prestataires de soins de santé de première ligne à travers la Saskatchewan.