On demande au personnel de soutien en soins de santé de surveiller la tension artérielle et la glycémie des patients, d’administrer des crèmes médicales et d’autres traitements, toutes des tâches d’infirmier. C’est ce qu’affirme le SCFP 204, qui représente plus de 14 000 travailleurs à l’Office régional de la santé de Winnipeg (ORSW).
« Le gouvernement provincial a tellement perturbé les soins de santé qu’on demande maintenant aux préposés aux bénéficiaires d’exercer des fonctions infirmières », explique Debbie Boissonneault, présidente du SCFP 204. « Ces personnes de première ligne n’ont pas hésité à donner un coup de main tout au long de la pandémie, mais l’Office semble vouloir rendre ces changements permanents, ce qui empiète sur le champ de pratique des infirmiers et place le personnel de soutien dans une position inacceptable, avec une formation minimale et aucun soutien supplémentaire. »
À l’automne 2020, l’ORSW a commencé à confier aux préposés aux bénéficiaires des tâches spécifiques de soins à la clientèle dans les hôpitaux et les établissements de Winnipeg. Ensuite, il a étendu cette politique dans toute la ville. Le personnel de soutien reçoit une formation minimale et aucune compensation supplémentaire pour ces tâches.
Le SCFP 204 a déposé une série de griefs de principe en réponse à l’évolution des modèles de soins mis en œuvre par l’ORSW.
Cette dernière a apporté des changements similaires dans le secteur des soins à domicile au cours de la troisième vague de la pandémie.
L’ORSW a commencé à demander au personnel de soutien à domicile d’administrer des traitements médicaux normalement effectués par des préposés aux soins à domicile (PSD) accrédités. Ces tâches comprennent la supervision ou l’administration de gouttes ophtalmiques, de médicaments oraux, d’inhalateurs, d’onguents médicaux et de timbres de nitro. Normalement, ces tâches sont dévolues aux PSD et non aux aides à domicile qui sont principalement responsables du nettoyage et du rangement du domicile du client ou de la cliente.
« L’OSRW met en péril les normes, le travail et les accréditations du personnel de la santé de première ligne, estime Debbie Boissonneault. Cette pandémie a montré toute l’importance de bien financer, doter en personnel et gérer notre système de santé public. Nous devrions élever les normes, pas les affaiblir. »