Vous voulez en savoir plus sur la Banque de l’infrastructure du Canada ou poser une question sur ses plans de privatisation? La banque ne vous rend pas la tâche facile.
La Banque de l’infrastructure du Canada tient son assemblée publique annuelle ce vendredi à 16 h, mais elle n’a rien fait pour inviter le public à y participer. L’événement sera même préenregistré, un nouveau coup dur pour la reddition de comptes et la transparence, alors que la pandémie a rendu les réunions virtuelles en ligne tout à fait normales. En fait, on peut difficilement appeler cet événement une « assemblée ».
Aux assemblées publiques annuelles précédentes, on avait fait le strict minimum en matière d’interaction et de participation. Celle de cette année n’a aucune prétention à cet égard. Lorsque le SCFP a posé des questions sur le format de l’événement, on lui a répondu que l’assemblée consistera en des remarques préenregistrées du pdg Ehren Cory et de la présidente du conseil d’administration Tamara Vrooman. Les participants à la réunion, s’il y en a, peuvent soumettre des questions par courrier électronique.
Le 21 avril à 11 heures, l’avis de convocation n’était toujours pas affiché sur la page d’accueil ou la page d’actualités du site Web de la BIC, et il n’avait pas été partagé dans les réseaux sociaux de la banque. Aucune invitation n’a été envoyée aux membres du public qui se sont inscrits pour recevoir des mises à jour par courriel de la banque. En fait, l’avis de convocation est enterré au bas de la section « Rapports » de son site.
Une grande partie des efforts de privatisation de la BIC est effectué en secret et l’information à leur sujet est inaccessible au public. Une assemblée publique à laquelle on n’invite pas les citoyens ne fait qu’ajouter aux problèmes de transparence et de reddition de comptes de la BIC.
Le SCFP a envoyé les questions suivantes à la BIC :
- Quels facteurs liés à la pandémie ont spécifiquement influencé la décision de la BIC de passer d’une assemblée virtuelle en direct à une assemblée préenregistrée? Les assemblées publiques annuelles précédentes s’étaient déroulées en direct en ligne sans problème.
- Comment le public sera-t-il en mesure de poser des questions, qui y répondra et dans quel délai?
- La BIC publiera-t-elle une liste de toutes les questions soumises, avec des réponses, comme cela a été fait par le passé?
- Quels moyens ont été employées par le bureau de la Banque de l’infrastructure du Canada (y compris la publicité payante, la diffusion publique, la promotion dans les réseaux sociaux et toutes les autres stratégies) pour assurer une bonne participation du public à cette assemblée publique annuelle?
- Un avis de convocation a-t-il été distribué à toutes les personnes qui se sont inscrites pour être informées des activités de la BIC au https://cib-bic.ca/fr/abonnement/ ? Un membre du personnel du SCFP s’est abonné à l’aide de ses adresses courriel personnelle et professionnelle; il n’a pas été avisé de la tenue de l’assemblée.
La Banque de l’infrastructure du Canada est une société d’État fédérale dont le mandat consiste à conclure des accords de privatisation pour nos réseaux d’eau, nos routes, nos ponts et nos autres systèmes publics essentiels. Le gouvernement fédéral lui a confié 35 milliards de dollars en fonds publics. Le SCFP a toujours réclamé une banque publique qui soutient les municipalités par des prêts à faible coût pour la construction d’infrastructures publiques. Nous critiquons aussi le sceau du secret entourant la banque.
La BIC a eu du mal à trouver ses marques, traversant plusieurs vagues de changement à la direction. De plus, elle met beaucoup de temps à livrer des projets. Il est temps de prendre du recul pour reconstruire un autre type de banque qui se concentrerait sur les projets publics pour stimuler l’économie et créer de bons emplois.