Selon le plus grand syndicat du Manitoba, le budget provincial est déconnecté de tous les grands problèmes auxquels la province est confrontée. 

Ce budget, dont beaucoup espéraient qu’il investirait enfin dans les services de première ligne, opte plutôt pour une idéologie conservatrice usée : les réductions d’impôt.  

« Nous espérions de réels investissements dans les services qui ont aidé les Manitobains pendant la pandémie », explique Lee McLeod, directeur régional du SCFP. « Des investissements dans les écoles, la santé, les services sociaux, les municipalités. Au lieu de quoi nous avons droit à d’autres baisses d’impôt. Ce n’est pas le budget dont les familles manitobaines avaient besoin. »

En ce qui concerne la santé, le SCFP qualifie le budget de myope et d’incapable d’assurer la sécurité des personnes âgées dans les foyers de soins personnels (FSP) avec des effectifs appropriés. 

« Ce qu’on voit en santé, ce ne sont que des mesures provisoires qui ne régleront pas l’insuffisance du financement des FSP. » 

Sur le front de l’éducation, le SCFP est préoccupé par le fait que les coupures en cours commencent à avoir un impact sur l’expérience des élèves et à effriter la santé et la sécurité des élèves et du personnel.  

« Les coûts des écoles augmentent, à cause des mesures prises pour assurer la sécurité des élèves pendant la pandémie. Or, ce budget ne donne pas à nos travailleurs les ressources dont ils ont besoin pour faire leur travail, protéger les écoliers et soutenir l’apprentissage. » 

Plus précisément, le SCFP réclame le remboursement de la taxe foncière, celle-ci accaparant des ressources dont les écoles ont cruellement besoin.  

Au sujet des municipalités, le SCFP a souligné que le budget n’a pas investi dans les services municipaux sur lesquels les Manitobains comptent.  

« Ce niveau de transfert aux municipalités entraînera le report, encore une fois, de tout progrès significatif dans la construction de transports en commun actifs, l’amélioration de la qualité de l’eau et l’adoption de mesures importantes contre les changements climatiques. Les municipalités ont besoin de soutien, pas d’autres gels et coupures. » 

En ce qui concerne la garde d’enfants, le SCFP crie au scandale, le budget ne faisant rien de significatif pour ajouter des places en garderie. 

« Nos membres, des parents, nous disent qu’il n’y a pas assez de places. Le gouvernement ne priorise tout simplement pas les services de garde publics et de qualité. »  

Dans l’enseignement postsecondaire, le SCFP dénonce une réduction importante du financement de l’Université du Manitoba.  

« Ce gouvernement n’a jamais soutenu les étudiants. Cette coupe, dans la foulée de la législation permettant aux établissements postsecondaires d’augmenter les frais de scolarité, va conduire à une hausse qui va éjecter les étudiants à faible revenu du système et à la croissance de l’endettement étudiant. C’est injuste. » 

Le Syndicat canadien de la fonction publique est le plus important syndicat au Canada. Il compte plus de 700 000 membres. Au Manitoba, le SCFP représente 37 000 membres travaillant dans les établissements de soins de santé, les foyers de soins personnels, les soins à domicile, les divisions scolaires, les services municipaux, les services sociaux, les garderies, les services d’utilité publique, les bibliothèques et les services d’urgence familiale.