Les syndicats canadiens du transport aérien ont obtenu du gouvernement fédéral l’engagement que les travailleurs seraient au centre du plan d’aide pour ce secteur durement touché par la pandémie de COVID-19. Le président national du SCFP, Mark Hancock, met toutefois le Canada au défi de présenter un plan plus progressiste que celui annoncé par le Congrès américain.

Samedi, le président national du SCFP, Mark Hancock, et les dirigeants du Congrès du travail du Canada et d’autres syndicats représentant 50 000 travailleurs du secteur canadien du transport aérien ont participé à un appel-conférence avec le ministre des Finances et le ministre des Transports. Ils voulaient s’assurer que toute aide financière fédérale réponde aux besoins des travailleurs du secteur toujours en poste comme à ceux des milliers d’employés récemment mis à pied.

Au cours de l’appel, le ministre Morneau a promis de placer les travailleurs du transport aérien au centre d’un programme d’aide fédéral. Il s’est même engagé à impliquer le milieu syndical dans l’élaboration de ce programme.

« Nous sommes heureux que le gouvernement soit prêt à travailler avec nous à la préparation de mesures d’aide qui répondront aux besoins des travailleurs du secteur du transport aérien. Mais les libéraux doivent maintenant passer de la parole aux actes en adoptant un plan proportionnellement plus généreux et progressiste que ce qu’offrent les États-Unis », a déclaré Mark Hancock.

Le projet de loi de relance adopté par le Congrès américain prévoit 31 milliards de dollars en subventions directes, de sorte que les 750 000 travailleurs du secteur américain du transport aérien continuent de recevoir le même salaire et les mêmes avantages sociaux jusqu’au 30 septembre.

Outre la protection des salaires et des avantages sociaux, les dirigeants des syndicats canadiens du transport aérien ont demandé aux ministres que les employeurs élargissent les régimes de prestations de santé et maintiennent l’accumulation d’heures donnant droit à pension.

 En outre, ils ont demandé à ce que toute aide fédérale permette aux employés licenciés de retourner sur la liste de paye et de maintenir les niveaux d’emploi.

Les dirigeants syndicaux ont également affirmé que tout soutien du gouvernement doit s’accompagner de restrictions strictes sur la rémunération des dirigeants incluant les primes, les options d’achat d’actions, les rachats d’actions, les paiements de dividendes, ainsi que le remboursement de la dette visant à accroître la valeur des actions.

Les dirigeants syndicaux ont aussi rappelé au ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, que les employés du secteur du transport aérien œuvrant en première ligne de la crise doivent disposer de l’équipement de protection individuelle approprié pour assurer leur sécurité et celle des voyageurs.

« Jusqu’à présent, les compagnies aériennes canadiennes ont avancé à petits pas sur le front de la santé et de la sécurité. Il est temps que le gouvernement fédéral intervienne pour s’assurer que nos agents de bord soient protégés adéquatement », a affirmé le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury.

Le SCFP est le syndicat des agents de bord du Canada. Il représente 15 000 agents de bord œuvrant pour 11 compagnies aériennes.