Le SCFP est déçu que la priorité numéro un du gouvernement libéral ne soit pas d’aider immédiatement les Canadiens qui en ont le plus besoin, mais plutôt de diminuer les impôts, une mesure coûteuse qui profite à ceux qui en ont le moins besoin.
Au lieu de montrer que son gouvernement minoritaire s’attaquera à des changements en profondeur et se concentrera sur les besoins des citoyens ordinaires, le discours du Trône de Justin Trudeau indique qu’il a l’intention de gouverner exactement comme l’aurait fait Andrew Scheer : en luttant pour des réductions d’impôts et les grandes entreprises. Le discours n’a mentionné l’adoption d’un régime d’assurance-médicaments qu’en passant, alors qu’il s’agissait d’une promesse électorale. Il démontre aussi que les libéraux n’ont aucune intention de mettre fin à leurs poursuites judiciaires contre les enfants autochtones.
« Les réductions d’impôts ne viennent pas gratuitement », prévient le président national du SCFP, Mark Hancock. « Nous en payons le prix lorsque les familles n’ont pas les moyens d’acheter les médicaments de base, lorsque les personnes âgées ne reçoivent pas les soins dont elles ont besoin, lorsque les enfants autochtones n’ont pas la chance qu’ils méritent dans la vie. Il n’y a rien de progressiste dans le fait de prendre six milliards de dollars dans les coffres fédéraux pour payer une réduction d’impôt pour les personnes à revenu élevé. »
Plutôt que de baisser les impôts de six milliards de dollars pour faire profiter ceux qui gagnent plus de 195 000 $ par année, le gouvernement aurait dû investir pour mettre en place l’assurance-médicaments dès 2020.
« Nous serions tous mieux servis en consacrant ces ressources à aider les gens, plutôt qu’à remplir les poches des riches », ajoute le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury.
Les discours du Trône sont ambitieux par nature. Ils définissent les grandes lignes de ce que le gouvernement espère réaliser. Le SCFP se réjouit que les aspirations du gouvernement incluent l’assurance-médicaments, la lutte contre les changements climatiques et la construction de logements abordables. Néanmoins, il est contradictoire de voir le gouvernement présenter des aspirations progressistes tout en se privant intentionnellement des revenus dont il aurait besoin pour les concrétiser.