La semaine où le gouvernement Ford a annoncé le gel du financement des services d’ambulance terrestre au niveau de 2017-2018, les municipalités ont tenté de mesurer l’impact réel de ce qui pourrait être une réduction de 40 à 50 millions de dollars dans la province. Les ambulanciers de l’Ontario, la majorité étant représentée par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), se demandent comment les municipalités pourront absorber une réduction budgétaire d’une telle ampleur sans qu’il y ait des répercussions négatives sur les services.
« Nous voyons déjà régulièrement le code zéro, lorsque des ambulances ne sont pas disponibles pour répondre aux urgences », a dit Jason Fraser, ambulancier et président du comité des ambulanciers de l’Ontario (CACO) du SCFP. « Et nous savons que les appels d’ambulance terrestre sont en augmentation à un taux d’au moins 3,5 % par an. Alors, comment le système peut-il absorber un tel déficit de financement? Le gouvernement Ford peut-il garantir aux Ontariennes et Ontariens qu’ils auront une ambulance s’ils en ont besoin? Les ambulanciers sont sur la ligne de front tous les jours, et nous savons quel sera l’impact de ce gel de financement. Il ajoutera encore plus de poids à un système déjà surchargé. »
Depuis quelques années, la province finance 50 % des coûts des services d’ambulance des municipalités. Le financement est fondé sur les coûts de l’année précédente, avec un ajout pour l’inflation et les frais supplémentaires. (Sauf pour les services d’ambulance des Premières Nations, les centres d’expédition et les bases hospitalières, qui sont tous financés à 100 % par la province). Avec le gel du transfert de cette année au niveau de 2017, alors que les municipalités ont déjà établi leurs budgets, le gouvernement Ford force les collectivités à absorber une autre réduction budgétaire en cours d’exercice, celle-ci s’élevant de 40 à 50 millions de dollars pour l’Ontario.
« Les renseignements sur l’impact de cette réduction commencent à se propager dans toute la province », a déclaré Jason Fraser. « La région de Waterloo, en réponse aux exigences croissantes et aux pénuries d’ambulances, avait prévu dans son budget de cette année l’ajout d’une nouvelle ambulance en service 24 heures par jour et l’ajout de dix ambulanciers équivalents temps plein (ETP). On nous a dit que l’embauche de ces nouveaux employés pourrait être suspendue parce qu’elle absorbe 1,2 million de dollars. »
Le service d’ambulance de Leeds Grenville a déterminé qu’il doit maintenant absorber une diminution de 585 400 $ pour 2019. Il devait embaucher cinq nouveaux ambulanciers de soins avancés cet automne. Ces embauches sont-elles suspendues maintenant? Nous ne savons pas. Si elles ne sont pas suspendues, quoi d’autre sera éliminé pour absorber cette réduction? »
Dans la région de Durham, il semble qu’on soit maintenant forcé d’absorber une réduction de 1,75 million de dollars. De quoi le résultat aura-t-il l’air? À quel jeu de roulette russe les municipalités doivent-elles jouer pour absorber cette réduction budgétaire totalement inattendue de la part du gouvernement Ford? Si nous voulons que des ambulances soient disponibles lors d’un appel d’urgence, quoi d’autre faut-il éliminer? Qui a voté pour cela? »
Le SCFP continuera de surveiller les effets de ces réductions budgétaires en attendant que les municipalités commencent à mesurer les répercussions et à établir quels secteurs seront les plus touchés. « Il faudra probablement attendre un certain temps avant de savoir exactement comment cette réduction se matérialisera. Mais que ce soit l’ambulance qui ne sera pas là lorsque votre enfant sera en anaphylaxie, ou la place en garderie qui ne sera pas disponible parce que la municipalité a dû couper ailleurs pour compenser ce déficit, ce sera la faute de Doug Ford », a déclaré Jason Fraser.
Le SCFP représente environ 5 500 ambulanciers en Ontario.
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