Aujourd’hui, à North Bay, le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO) a lancé un avertissement : le programme « d’efficience » dans la fonction publique et les baisses d’impôt promis par le premier ministre Doug Ford vont aggraver le phénomène de médecine de couloir et la pénurie de lits dans des hôpitaux, dont le financement, et la dotation en personnel est déjà inférieure aux autres provinces.
Le CSHO, la division hospitalière du Syndicat canadien de la fonction publique (CSHO-SCFP), a chiffré les trois grandes propositions de Doug Ford et leur incidence sur plusieurs hôpitaux communautaires de la province, y compris ceux de North Bay.
Selon le rapport du CSHO intitulé Hallway Medicine: It Can Be Fixed (traduction libre : La médecine de couloir, on peut s’en défaire), qui examine les répercussions du plan fiscal de sept milliards de dollars, de l’équilibre budgétaire et du programme « d’efficience » dans la fonction publique de quatre pour cent promis par Ford, les hôpitaux de North Bay perdraient 21 à 37 lits de plus et entre 71 et 156 emplois.
« Nous pouvons mettre fin à la médecine de couloir, mais en investissant pour répondre aux besoins d’une population vieillissante et en croissance », explique le président du CSHO, Michael Hurley. « Ces investissements supplémentaires ne sont pas permanents, mais ils sont nécessaires pour la survie de la génération du baby-boom. Sans eux, l’hôpital de North Bay, déjà confronté à une surcapacité et à des années de sous-financement, ne sera pas en mesure de maintenir la qualité des soins aux patients face aux pressions démographiques. »
Lors de la campagne électorale de ce printemps, les conservateurs ont promis de mettre fin à la « médecine de couloir », en ajoutant qu’il n’y aurait pas de mises à pied dans le secteur public. Toutefois, en additionnant les réductions des revenus et des dépenses, il faudrait à l’échelle provinciale, retrancher 3 712 lits d’hôpitaux et 16 418 emplois hospitaliers pour atteindre l’équilibre budget.
Les patients ontariens qui sont obligés de passer plusieurs jours sur une civière dans un couloir et qu’on renvoie chez eux alors qu’ils sont encore gravement malades sont le résultat des compressions qui se poursuivent dans les budgets hospitaliers et de l’élimination de 18 000 lits. Cela fait plus de dix ans que le financement des hôpitaux est inférieur aux coûts réels. Cela a entraîné l’effondrement de leur capacité à traiter les patients.
Le rapport de recherche du CSHO‑SCFP formule plusieurs recommandations pour mettre fin à la médecine de couloir, notamment : financer les coûts réels des hôpitaux ; ouvrir des lits de soins actifs, de soins continus complexes et de soins de longue durée pour faire face au surpeuplement ; investir dans la santé mentale et la toxicomanie ; et éviter la restructuration et la privatisation.
« Il y a amplement de preuves, en Ontario, que la restructuration et la privatisation des hôpitaux ont gaspillé des milliards de dollars au cours de la dernière décennie », affirme M. Hurley.