Il y a un an jour pour jour, le ministre fédéral des Finances Bill Morneau déposait le projet de loi C-27 à la Chambre des communes. Aujourd’hui, alors que les révélations sur les conflits d’intérêts du ministre se multiplient, le SCFP réitère son appel au retrait de C-27.
« C-27 permettrait aux employeurs de renier les promesses faites à leurs employés et à leurs retraités concernant leurs prestations de retraite. Or, nous avons appris cette semaine que le ministre qui n’a pas confié ses actifs chez Morneau Shepell à une fiducie sans droit de regard, aurait profité personnellement de cette attaque contre la sécurité financière des travailleurs à la retraite », a souligné le président national du SCFP, Mark Hancock.
Jusqu’à tout récemment, Bill Morneau refusait de se départir de plus de deux millions d’actions de Morneau Shepell évaluées à 43 millions de dollars. S’il est adopté, le projet de loi C-27 apportera à Morneau Shepell une vague de nouveaux clients, puisque l’entreprise vend et gère les régimes de retraite à prestations cibles qu’encourage C-27.
« Avec ce fiasco, on voit clairement à quoi se résume ce projet de loi : des promesses brisées et de la sécurité financière à la retraite de millions de Canadiens sacrifiée au profit d’une poignée de PDG de Bay Street. »
Le SCFP remet aussi en question le projet de Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) du fédéral. La BIC accorderait des prêts à taux d’intérêt élevé pour des grands projets de travaux publics ayant pour promoteurs les amis du ministre, soit les gestionnaires de caisses de retraite de Bay Street. Pendant la campagne électorale de 2015, les libéraux ont promis aux municipalités des prêts à bas taux d’intérêt (autour de deux pour cent) pour les aider à construire des infrastructures. Après la nomination de Bill Morneau au ministère des Finances, le gouvernement a changé de cap, optant pour une banque axée sur le financement privé coûteux à des taux exorbitants de sept à neuf pour cent.