Si North Bay, Sudbury, Kenora, Thunder Bay et Timmins étaient en pleine élection partielle comme c’est le cas à Sault Ste. Marie, leurs hôpitaux verraient-ils leurs crédits gouvernementaux augmenter du même pourcentage ? C’est la question qu’a posée Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP), à Sudbury aujourd’hui.
La majorité des hôpitaux du nord de l’Ontario, dont le Health Sciences North (HSN) de Sudbury (un hôpital régional avec un centre de cancérologie), ont vu leurs crédits augmenter de 5,8 millions de dollars, soit environ 2 pour cent. Ceux de l’hôpital Sault Area augmentent de 3,8 pour cent en 2017, ce qui représente 5,5 millions de dollars.
Même si le Sault Area s’en tire mieux que les autres hôpitaux du nord, la somme qu’il reçoit en pleine élection partielle « que les Libéraux veulent gagner à tout prix n’est tout de même pas suffisante pour rétablir les postes, les lits et les services qu’on y a coupé en huit ans de diminution des crédits provinciaux aux hôpitaux », a expliqué M. Hurley.
Après plusieurs années de gel des crédits de base, les intervenants du milieu de la santé (de l’association qui représente les hôpitaux aux syndicats des employés de première ligne) s’entendent sur le fait que les hôpitaux ont besoin d’une augmentation d’au moins 5 pour cent pour maintenir les services actuels. Or, dans son budget d’avril, le gouvernement provincial libéral avait promis d’augmenter le financement des hôpitaux de 3,1 pour cent, un taux déjà décevant. Sauf que les hôpitaux du nord n’ont eu droit qu’à 2 pour cent, à l’exception flagrante du Sault.
En 2016-2017, les Libéraux prévoyaient d’augmenter les crédits de 2 pour cent, mais les campagnes communautaires et syndicales axées sur les besoins des patients les ont contraints à les accroître de 3,5 pour cent. « Comme l’an dernier, les communautés devront se battre pour obtenir une augmentation plus importante, a estimé M. Hurley, parce qu’on ne peut pas se contenter de 2 pour cent. »
Selon les dernières données disponibles, pour ramener l’augmentation aux 3,5 pour cent de l’an dernier, les crédits du HSN doivent augmenter de 10,15 millions de dollars et non de 5,8 millions comme l’a annoncé le député libéral de la région la semaine dernière.
Quant au North Bay Regional Health Centre, il aurait besoin de 6,4 millions de dollars au lieu de 3,67 millions. Le Thunder Bay Regional Health Sciences Centre ? Sept millions de dollars au lieu des quatre millions qu’on lui a accordés. Lake of the Woods à Kenora? 971 000 $ au lieu de 555 011 $. Enfin, il faudrait que le financement de l’hôpital de Timmins augmente de 2,38 millions de dollars au lieu de 1,36 million.
Et ce manque à gagner dans les hôpitaux du nord risque de se creuser l’an prochain. Le gouvernement ontarien a promis d’augmenter le budget de la santé de 4,7 pour cent en 2018-2019, ce qui est plus près du taux d’augmentation des coûts des hôpitaux. Or, si on se fie aux 2 pour cent de cette année, les hôpitaux du nord n’auront pas droit à une augmentation de ce calibre, selon M. Hurley.
Les hôpitaux du nord doivent composer avec de graves problématiques, comme des taux plus élevés de maladie et de pauvreté. « Nous croyons que tous les hôpitaux méritent qu’on augmente leurs crédits au moins pour couvrir leurs frais de fonctionnement, a ajouté M. Hurley. Nous continuerons à faire pression pour cela, ainsi que pour un financement pluriannuel prévisible. Et nous avons bon espoir que les communautés nordiques se feront entendre et réclameront plus de financement pour leurs hôpitaux. » M. Hurley a mentionné qu’une vaste manifestation populaire est en préparation.