Les participants au congrès du SCFP Terre-Neuve et les membres de la collectivité se sont réunis à Gander pour combattre l’austérité et bâtir une économie qui fonctionne pour tout le monde.
L’assemblée publique de Gander a été organisée par le Front commun de Terre-Neuve, et fait partie d’une mobilisation dans toute la province pour contrer le budget du gouvernement libéral.
Toby Sanger, économiste du SCFP, a comparé le récent budget provincial au budget de l’Alberta, qui a été dévoilé le même jour. Les deux provinces ont été durement touchées par la chute des revenus tirés des ressources naturelles. Mais la différence entre leurs réactions est frappante.
« Le budget de Terre-Neuve-et-Labrador applique des compressions dans les services publics essentiels, élimine des emplois et réduit les salaires », a dit M. Sanger. « C’est le budget le plus misérable que j’ai jamais vu, après celui de la Grèce, qui a été imposé de force. »
Le gouvernement libéral oriente la province vers une récession plus grave, sans raison pertinente.
« L’Alberta a décidé d’aider la population de la province, et de ne pas lui nuire en cette mauvaise période financière. L’Alberta maintient le financement des services publics et augmente l’investissement dans les infrastructures. Son budget est axé sur la création d’emplois, et non leur élimination. »
Le budget de Terre-Neuve augmente les taxes et les frais qui frappent les Terre-Neuviens à faibles et moyens revenus bien plus que les riches.
« Ce budget est un budget d’inégalité qui élargit l’écart entre ceux qui font partie du 1 % de la population et les 99 % restants. Les personnes à faibles et moyens revenus sont forcées de payer pour le déficit, alors que les riches s’en tirent presque gratuitement, a déclaré Mary Shortall, présidente de la Fédération du travail de Terre-Neuve-et-Labrador.
« Le gouvernement a eu l’occasion de faire bouger les choses, mais il a lamentablement échoué », a dit Mary Shortall.
« C’est un budget qui incite les jeunes à quitter la province, a déclaré Bridget Cameron, étudiante au College of the North Atlantic et coordinatrice des campagnes de la Fédération canadienne des étudiants de Terre-Neuve.
« Les mises à pied, les dettes étudiantes colossales et le démantèlement du filet de sécurité sociale ne permettront pas de construire une économie plus forte aujourd’hui ni à l’avenir », a dit Bridget Cameron.
« Les jeunes ne pourront pas établir leurs racines à Terre-Neuve-et-Labrador. Lorsque les gouvernements réduisent les services publics, les familles comme la mienne en souffrent. »
Mark Hancock, président du SCFP national, nous a mis en garde contre les répercussions des compressions du gouvernement Ball.
« Dans cette province, les familles ont déjà du mal à joindre les deux bouts. Les services publics sont d’excellents facteurs d’égalisation qui protègent des milliers de familles de Terre-Neuve-et-Labrador contre la pauvreté », a indiqué M. Hancock.
« Nous avons vu comment ça se passe. Les compressions dans les services publics essentiels en période économique difficile ne fait qu’aggraver les choses pour les travailleurs et leurs familles, et pour les collectivités et les entreprises », a indiqué M. Hancock. « Ce budget ne permettra pas d’adoucir la récession. Il ne fera que l’approfondir. »
Hancock a souligné le danger que la province tombe dans le piège des manigances coûteuses et risquées de la privatisation, comme les partenariats entre les secteurs public et privé (P3).
« La privatisation des services publics équivaut à payer plus pour obtenir moins. Cela correspond à l’abandon du contrôle local et à la diminution de l’obligation de rendre des comptes aux citoyens. En fin de compte, la qualité des services en souffre », a conclu M. Hancock.
Les participants ont partagé leurs témoignages et leur vision d’un meilleur budget, qui construirait une économie et une société plus fortes. L’assemblée publique est l’un des nombreux moyens de pression prévus au cours des semaines et des mois à venir.
« La colère et la révolte dureront. Le mouvement prend de l’ampleur. Les gens sont en colère et veulent descendre dans la rue pour en parler. Tirons parti de cette colère, transformons-la en actions et espérons que nous pourrons bâtir une économie plus prospère », a déclaré Shortall.