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Les agents de bord d’Air Transat tiennent une importante réunion cette semaine au Québec. Venus d’aussi loin que Vancouver, les membres ont tous convergé vers la capitale québécoise en fin de journée dimanche, pour une rencontre au sommet qui se terminera vendredi. Au programme, des discussions avec les anciens membres des comités de négociation, sur la question de la retraite et différentes sessions de formation.

En soirée dimanche, la présidente du SCFP-Québec Lucie Levasseur s’est adressée à nos membres d’Air Transat. Voici quelques extraits de son allocution.

«Je sais que vous entrez bientôt vous-mêmes en négociations. C’est donc à ce moment-ci que la solidarité et la mobilisation prennent tout leur sens. Nous y reviendrons plus tard. Nous n’avons jamais de garanties quant aux résultats de nos négociations, mais la garantie que moi je peux vous donner, c’est que le SCFP sera là pour vous. Dans le métier qu’est le vôtre, que vous soyez de passage, temporaires ou permanents, soyez derrière votre équipe syndicale, ne les laissez jamais tomber. Ils travaillent pour vous et, pour y arriver, ils ont besoin de vous. Ceci étant dit, comme agents et agentes de bord d’Air Transat, vous remplissez une mission bien particulière et vous exercez une profession difficile. Votre travail est ardu, mais vous avez de quoi être fiers. Et le SCFP est tout aussi fier de vous. Chaque année, vous être responsables de la vie et de la sécurité de milliers de personnes, et vous accomplissez vos tâches avec un professionnalisme qui vous honore.

De plus, vous travaillez dans une industrie qui subit depuis des années les contrecoups d’une situation économique instable, voire en déclin. Le secteur aérien est le lieu d’une compétition féroce où pour l’instant, et en partie grâce à vous ne l’oublions pas, votre employeur semble tirer son épingle du jeu. Mais, pour utiliser une expression du milieu, des turbulences sont toujours possibles…

Pour faire un petit retour en arrière, je tiens à souligner certaines de vos batailles récentes et quelques gains forts intéressants qui pourraient inspirer d’autres syndicats du SCFP au Québec et ailleurs au pays.

Tout d’abord, vous avez réussi à mettre fin aux sanctions disproportionnées pour les «no show phone in» c’est-à-dire quand vous oubliez d’appeler pour confirmer votre présence sur un vol, ou que vous êtes en retard d’une seule minute. Imposer une suspension pour ce simple oubli n’avait aucun bon sens. Vous avez déposé jusqu’à 90 griefs en ce sens et en êtes arrivés à une entente raisonnable. Aujourd’hui, Transat a repris l’habitude de vous appeler et accepte de vous donner une chance. On ne souhaite jamais devoir utiliser tout cet arsenal juridique, mais parfois, c’est la seule façon de faire entendre raison à un employeur. C’est souvent long, presque 18 mois dans ce cas-ci, mais quand le dossier est solide et bien monté, on peut changer les choses pour le mieux, dans l’intérêt de nos membres.

De plus, et c’est un dossier qui me tient particulièrement à cœur, vous avez marqué le pas et obtenu un gain bien réel pour la conciliation travail-famille. Après presque deux ans d’efforts soutenus, vous avez réussi à créer un mini-programme de travail. C’est bien la preuve qu’il faut être persévérant quand on veut obtenir des victoires. Grâce à votre syndicat, il est possible depuis janvier cette année de s’inscrire pour un demi-bloc de travail représentant 32,5 heures par mois. Cela constitue un répit pour certains de vos collègues et leur permet de prendre plus de temps pour s’occuper de leurs enfants ou d’un proche. C’est un bel exemple de syndicalisme moderne, ouvert et à l’écoute des besoins des gens.

J’ai appris qu’en ce moment, le dossier des assurances vous cause problème. Il est complètement inacceptable que vous deviez vous aller jusqu’à l’arbitrage simplement pour obtenir une copie de votre police d’assurances. Je n’ai jamais vu rien de tel! J’espère que grâce à la décision qui en découlera, vous aurez désormais en main tous les outils pour vérifier le respect et la bonne application des dispositions du contrat.

D’autre part, et cela a fait des vagues récemment, il y a tout l’enjeu de la location par Transat d’avions avec les pilotes mais sans vous, les agents de bord. Cette discrimination entraîne des surplus de main d’œuvre et donc des mises à pied. Transat fait de l’argent avec ces contrats, mais c’est vous qui en payez le prix. Même si votre syndicat a sauvé 200 emplois récemment grâce à des mesures touchant les horaires et le temps partagé, 52 de vos collègues ont tout de même été mis à pied en décembre à cause de cette décision de l’employeur. Et le plus triste dans cette affaire, c’est qu’avant 2009, les agents de bord faisaient partie de ces ententes de location. Il faut tout faire pour revenir à cette pratique et sauvegarder vos emplois. On le voit bien, les défis de la sous-traitance ne touchent pas seulement les hôpitaux, les écoles ou les villes, mais également des entreprises privées comme la vôtre.

Juste un mot au sujet de votre campagne de conscientisation sur l’importance d’un vrai bon régime de retraite. Il s’agit d’un enjeu majeur en ce moment et je vous encourage fortement à poursuivre ce travail d’éducation auprès des membres. Et félicitation pour votre initiative de créer, avec d’autres syndicats, un Fonds RRMS qui vous procurera des prestations de retraite au moment opportun. Je comprends qu’il s’agit là d’un premier pas et qu’il faut continuer à bâtir ce régime et à le bonifier. Je vous fais confiance, je sais que vous ne lâcherez pas le morceau et que vous y ferez preuve de la même ténacité que dans bien d’autres dossiers.»