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Le maire de Toronto David Miller affirme que l’« idéologie » inhérente au plan d’infrastructure des conservateurs fédéraux retarde la prolongation d’un important tronçon du métro. Il trouve « insensé » que l’on doive envisager le recours à un PPP pour la prolongation de la ligne Spadina, prévue depuis longtemps.

David Miller a déclaré aux médias que les 697 millions de dollars promis par Stephen Harper n’ont toujours pas été versés parce que le gouvernement fédéral oblige la commission de transport de Toronto à considérer un partenariat public-privé pour le projet d’expansion. Le programme d’infrastructure « Chantiers Canada » des conservateurs exige d’envisager un PPP pour tout grand projet qui obtient plus de 50 millions de dollars de financement fédéral.

« Il s’agit d’une vision idéologique qui oblige à réinventer notre façon de faire, affirme le maire Miller dans le Globe and Mail. Et cette vision entraîne d’énormes retards, surtout lorsqu’un projet avance déjà bien et que le gouvernement fédéral vous oblige à tout arrêter pour l’envisager à travers le prisme de son idéologie ….et qu’en bout de ligne, ils arriveront à la conclusion que notre façon est la meilleure. »

Toute évaluation devrait commencer – et se terminer – par l’étude minutieuse de l’échec d’un PPP pour la mise à niveau d’importantes sections du métro de Londres, en Angleterre.

Metronet, le consortium qui a décroché le contrat pour l’ensemble des travaux à réaliser dans le « tube », a fermé boutique en juillet, après avoir été incapable d’obtenir de l’argent public pour éponger des dépassements de coûts approchant les 2 milliards de livres (plus de 4 milliards de dollars canadiens).

Le contrat était sous examen depuis 2004 et le bureau du vérificateur général de Grande-Bretagne (National Audit Office) se demandait si l’énorme entente de privatisation était une utilisation efficace de l’argent public. Les défenseurs de la privatisation ont beau soutenir que les PPP permettent aux gouvernements de réduire leurs risques, c’est toujours le secteur public qui ramasse les pots cassés en bout de ligne.

Le métro de Londres devait continuer de fonctionner et le risque – incluant la facture des dépassements de coûts de Metronet – a donc été refilé à l’administration municipale. Il en coûte 13 millions de livres par semaine uniquement pour administrer l’entrepreneur en faillite.

Le maire de Londres, Ken Livingston, avait insisté pour que le financement des travaux soit assuré par l’émission d’obligations municipales et pour que la mise à niveau se fasse à l’interne, mais il a perdu une contestation judiciaire visant à annuler la privatisation.

Comme l’a déclaré aux médias Allyson Pollock, spécialiste britannique en PPP, « le but principal du recours aux PPP est le transfert du risque : dans ce cas-ci, l’argument ne tient plus ….Nous constatons que les risques reviennent ultimement au secteur public, à un coût beaucoup plus élevé que si le gouvernement avait tout simplement procédé de la façon habituelle. »

Les députés britanniques exigent maintenant une enquête publique sur les accusations de corruption portées dans la foulée de l’affaire Metronet.