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Le gouvernement libéral de l’Ontario soutient que les points de repère pour les temps d’attente permettront d’améliorer l’accès aux soins de santé. Mais les mots « public » ou « prestation publique » ne se retrouvent nulle part dans le communiqué de décembre 2005. Il n’y a que cette citation du ministre de la Santé George Smitherman : « L’établissement de repères communs permet aux Canadiens de voir dans quelle mesure nous améliorons l’accès à certains services de santé. » Le document parle aussi beaucoup de leadership efficace, d’économies, de possibilité de se renseigner au sujet des options, d’experts renommés et de points de repère basés sur les faits. Voir le document à (http://www.health.gov.on.ca/french/mediaf/news_releasesf/archivesf/nr_05f/nr_121205f.html)

L’Ontario et beaucoup d’autres provinces ne parlent même pas d’accroître les niveaux de dotation en personnel ni d’investir dans les hôpitaux. Nous pouvons donc nous attendre à un échec dans l’atteinte de ces points de repère, puis à entendre les inévitables plaidoyers en faveur d’une plus grande privatisation pour « régler » le problème.

Promettre la réduction des temps d’attente sans promettre de régler les problèmes de base qui causent les retards excessifs est un jeu auquel les soins de santé publics perdront.

Brian Postl, conseiller du gouvernement fédéral sur les temps d’attente, a laissé entendre qu’il est difficile de savoir jusqu’où un patient peut attendre sans danger des procédures comme la radiothérapie, le remplacement de la hanche ou du genou, ou un test de dépistage du cancer du sein ou du col. Mais M. Postl est ensuite revenu sur ses commentaires et a abondé dans le sens du gouvernement en affirmant que des temps d’attente peuvent et doivent être fixés.

Peu importe l’effort monumental – réel ou élément d’une campagne de relations publiques – déployé pour déterminer et atteindre les points de repère pour les temps d’attente, il demeure que le système de soins de santé a besoin d’un plus grand nombre de médecins, d’infirmières et de professionnels des soins primaires et d’un engagement ferme envers la prestation publique.

Roy Romanow, après avoir dirigé l’épuisante commission royale sur la santé en 2002, a conclu que le réinvestissement dans le système public est essentiel à la réduction des temps d’attente. « Ne faisons pas des listes d’attente le cœur du problème, a-t-il averti. Il est normal qu’elles le soient, parce qu’elles sont l’élément le plus visible. Mais le système de soins de santé est beaucoup plus complexe que cela. »

(Tiré d’archives de The Canadian Press, 12 décembre 2005)