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Le 3 novembre 2005, Aon Consulting Canada Inc. a obtenu un contrat de 1,5 millions de dollars pour soumettre à l’Alberta un plan visant à transférer à des assureurs privés certaines parties du système de santé assuré par le public. Le plan propose de faire assurer des services publics comme l’assurance-médicaments, les chirurgies de remplacement de la hanche ou les soins de longue durée par des régimes d’assurance privés.

Si le projet se réalise, l’industrie de l’assurance profitera de nouvelles ouvertures pour vendre ses produits aux Albertains. Pourtant, un récent sondage d’Ekos révélait qu’une majorité d’Albertains ne sont pas intéressés à voir augmenter l’assurance-maladie privée.

Depuis l’annonce du contrat, les médias ont beaucoup parlé des allégations de fraude et d’anticoncurrence portées contre la filiale d’Aon Consulting, Aon Corp., aux États-Unis. Aon Corp. a payé 190 millions de dollars US pour régler ces allégations hors cour. Une autorité réglementaire de l’Ontario a aussi accusé Aon Canada d’avoir surévalué l’actif d’une filiale.

Et, mettant de l’huile sur le feu, une filiale d’Aon Canada, Aon Reed Stenhouse, a dû régler hors cour des chicanes d’argent et des différends comptables avec l’Association des conseils scolaires de l’Alberta.

Ce sont là des questions importantes, certes, mais le cœur du problème, c’est qu’un gouvernement provincial favorable à la privatisation a retenu les services d’une compagnie privée liée au domaine de l’assurance pour étudier les possibilités de privatiser des services de santé assurés publiquement.

Au lieu d’une demande de propositions visant à examiner un vaste éventail de possibilités basées sur des faits, les conservateurs de Ralph Klein ont demandé aux consultants d’élaborer des plans conformes à leurs buts idéologiques. L’argent des contribuables sert à un projet dont ils ne veulent pas et qui ne tiendra pas compte de tout l’éventail des options possibles. On privatise pour privatiser.

La controverse entourant Aon Canada a été déclenchée par un document du gouvernement de l’Alberta sur les services et l’assurance privés qui a fait l’objet d’une fuite. Ce sont les libéraux de l’Alberta qui ont dévoilé le document, intitulé Removing Barriers to Private Funding and Private Delivery of Health Care Services in Alberta (Éliminer les obstacles au financement privé et à la prestation privée des services de santé en Alberta). Le document souligne que le retrait des obstacles à l’assurance permettra « d’ouvrir le marché de l’assurance privée » et que « l’interdiction de l’assurance-maladie privée en Alberta pour les services médicalement nécessaires pourrait entraver l’accessibilité ».

Le document recommande également que les médecins et les dentistes puissent travailler dans les deux systèmes d’assurance, tant privé que public – une pratique connue sous le nom de « double rémunération », illégale dans certaines provinces – ainsi que beaucoup d’autres options visant à instaurer une assurance privée.