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Les libéraux de l’Ontario ont annoncé en vitesse cet automne la privatisation de 12 hôpitaux. La rapidité des annonces et les détails plutôt nébuleux donnés par Queen’s Park rappellent la façon dont l’ancien gouvernement conservateur a imposé ses PPP.

Le gouvernement parle fièrement d’une augmentation des dépenses consacrées aux soins de santé – qui est plus que nécessaire, bien sûr – mais les libéraux ne veulent pas donner le nom de PPP à leurs projets; ils préfèrent parler de « nouveau modèle de financement et d’approvisionnement ».

Il est intéressant de souligner que la plupart des nouvelles dépenses en immobilisations annoncées ne viennent par du ministère de la Santé et des Soins de longue durée, mais plutôt du ministère du Renouvellement de l’infrastructure publique.

Les nouveaux modèles de financement et d’approvisionnement, utilisés pour construire et entretenir des hôpitaux à hauteur d’environ 5 milliards de dollars en Ontario, ressemblent beaucoup à des hypothèques, soutient le ministre du Renouvellement de l’infrastructure publique, David Caplan. Apparemment, avec les nouveaux modèles de financement et d’approvisionnement, le secteur privé avance l’argent et assume tous les risques financiers et les pénalités, pendant que le secteur public contrôle l’actif et assume les frais du financement privé pendant une période pouvant durer de 25 à 40 ans, selon le projet.

Mais, bien entendu, le ministre ne peut pas citer un seul exemple de PPP qui a bien fonctionné. Un survol du site Web du ministère (http://www.pir.gov.on.ca/) ne permet pas de confirmer le succès du financement privé. Le ministre Caplan a été incapable de trouver des exemples positifs de privatisation pendant la conférence de presse au cours de laquelle il a dévoilé les nouveaux modèles de financement et d’approvisionnement. Il n’a pu trouver que cette vague analogie avec les hypothèques.

Le ministre Caplan aurait dû jeter un coup d’œil sur le projet de PPP de l’hôpital Royal d’Ottawa, instauré pendant le règne des conservateurs et terminé par son gouvernement. Avant même la première pelletée de terre, le projet coûtait 20 millions de dollars de plus que prévu, parce que la négociation du bail avec les promoteurs privés a été très longue. Ces 20 millions auraient pu servir aux soins de santé si le projet avait été public.

Et que dire du PPP du Centre de santé William Osler de Brampton ? M. Caplan aurait pu constater que le coût est passé de 350 à 550 millions de dollars pendant la négociation du bail et que l’hôpital sera moins grand que prévu, comme ce fut le cas pour l’hôpital Royal d’Ottawa. En outre, le coût de l’emprunt pour la construction du Centre Osler a dépassé de 174 millions de dollars ce qu’il aurait été si le financement avait été public.

Le ministre Caplan devrait aller faire un tour à l’école des PPP du SCFP-Ontario.