Après 36 ans de travail éreintant à l’hôpital SickKids, Leonora Foster, une aide au service de soins aux patient(e)s n’a qu’un seul objectif en tête avant de mettre fin à sa carrière : obtenir un régime de retraite décent pour elle et ses collègues afin d’échapper à l’étau de la pauvreté pendant les dernières années de sa vie.

Le personnel de cet hôpital du centre-ville de Toronto est principalement composé de femmes, dont bon nombre sont racisées. Leonora Foster se dit consternée qu’après des décennies de dévouement aux enfants malades, l’hôpital n’ait pas un régime de pension à la hauteur des besoins de sa main-d’œuvre.

Le 25 juin, Leonora Foster a dirigé un rassemblement à l’extérieur de l’hôpital SickKids pour exiger que son employeur adhère au Healthcare of Ontario Pension Plan (HOOPP). Les hôpitaux SickKids et St. Mary’s sont les deux seuls hôpitaux de l’Ontario à ne pas adhérer au HOOPP, bien que l’hôpital St.-Mary’s se soit récemment engagé à adhérer à ce régime de retraite. Le personnel membre du SEFPO de SickKids, dirigé par Tina Henderson, a également participé à l’action.

« À leur retraite, les employé(e)s de SickKids se retrouvent à vivre dans la pauvreté. Certaines personnes retardent même leur retraite après le cap des 60 ou 70 ans parce qu’elles ne peuvent pas se permettre d’arrêter de travailler, explique Leonora Foster. On doit travailler jusqu’à la fin de nos jours parce qu’on n’a pas les moyens de prendre notre retraite. En quoi est-ce équitable? »

Selon le syndicat, le Healthcare of Ontario Pension Plan est de loin supérieur au régime de retraite de SickKids. Une travailleuse qui gagne 45 000 $ à la fin de sa carrière au bout de 30 années de service peut s’attendre à recevoir un montant annuel de 25 560 $ par le HOOPP, soit environ 8 000 $ de plus qu’avec le régime de retraite de SickKids.

« Cet hôpital s’est bâti une réputation d’établissement de calibre mondial grâce à la contribution de ces femmes. SickKids doit s’assurer que son personnel puisse profiter d’une retraite sûre », déclare Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario, qui représente environ 50 000 travailleuses et travailleurs du secteur hospitalier du SCFP, y compris les membres du SCFP 2816.

« Si les autres hôpitaux de l’Ontario y arrivent, SickKids peut y arriver aussi. Sick Kids ne peut pas ontinuer à exploiter une main-d’œuvre qui s’occupe d’enfants malades avec tant de dévouement », explique M. Hurley.

Le régime de retraite de SickKids laisse à désirer en partie parce qu’à l’exception d’une période de deux ans allant de mars 2020 à décembre 2022, l’hôpital a imposé une suspension des cotisations depuis 1997, selon le SCFP.

Leonora Foster fait savoir que le personnel de l’hôpital enverra un message fort à la direction lors du rassemblement prévu mardi prochain et d’une campagne de mobilisation qui se déroulera au cours des prochains mois, jusqu’à ce que l’hôpital prenne ce problème au sérieux.