La coalition Trainsparence accueille avec scepticisme l’annonce récente de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CPDQ) concernant l’ajout de trois nouvelles stations à son Réseau électrique métropolitain (REM). Ces dernières — qui n’apparaissaient pas au plan d’origine —, soit Édouard-Montpetit, McGill College et bassin Peel, offrent deux correspondances possibles au métro de Montréal. Les coûts projetés sont maintenant de 5,9 milliards de dollars plutôt que les 5,5 milliards annoncés.   Trainsparence, un important regroupement d’experts en transport en commun, de groupes environnementaux et de syndicalistes, dont le SCFP, plaide pour la tenue d’une commission parlementaire afin que l’ensemble du projet puisse être pleinement évalué.

« Il est aberrant que les 67 km du REM ne comportaient à l’origine qu’un seul lien au métro de Montréal », insiste Alex Turcotte, porte-parole de Trainsparence. « Cette connexion à la Gare centrale exigeait une marche de 10 minutes entre le REM et le métro. Cela ne fait que démontrer que le REM a été conçu sans tenir compte des besoins de transport de Montréal. » Le porte-parole souligne également que d’autres projets de transport, comme le Grand Virage proposé par Option transport durable, comporteraient 140 stations et déplaceraient trois fois plus de passagers que le REM, pour un budget semblable.  « Tant le premier ministre Couillard que le maire de Montréal Denis Coderre vont de l’avant avec le REM sans analyser les autres options et même avant que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) n’ait présenté son rapport sur le REM  », note Lisa Mintz, autre porte-parole de Trainsparence. « Pourquoi alors tenir des audiences publiques si MM. Couillard et Coderre sont déterminés à aller de l’avant, peu importe ? » Alex Turcotte ajoute que « le REM représente toujours une menace au service actuel de trains de banlieue de l’Agence métropolitaine de transport (AMT) et contribue à l’étalement urbain. Mais, surtout, le REM n’est pas un projet conçu pour répondre aux besoins des Montréalais, mais de façon à être rentable pour CDPQ Infra. »

Lisa Mintz rappelle aux Montréalais d’autres grands projets d’infrastructure qui n’ont pas tenu leurs promesses, car mal planifiés. « L’éléphant blanc que sera le REM pourrait très bien surpasser en taille le Stade olympique et l’aéroport Mirabel. »   Il y a un an à peine, la commission Charbonneau présentait son rapport pour faire échec à la corruption et voilà que les libéraux de M. Couillard ont exclu CPDQ Infra de la Loi sur la protection des dénonciateurs. « Cela ne sent vraiment pas bon », de conclure Lisa Mintz.