« On a eu raison d’abandonner la construction de deux centres de santé en partenariat public-privé (PPP) à Cap-Breton », estime la présidente du SCFP-Nouvelle-Écosse, Nan McFadgen. « C’est le modèle traditionnel, où l’État s’occupe du financement, de la maintenance et de l’exploitation, qui sert le mieux l’intérêt de la population. »
Mardi, lors d’une table ronde tenue à Halifax, le sous-ministre des Transports et du Renouvellement de l’infrastructure de la Nouvelle-Écosse, Paul Lafleche, a admis ceci : « Au début, nous avons réfléchi à haute voix — ce qu’on ne devrait jamais faire dans les médias — à l’idée de réaliser certains projets d’expansion du réseau du Cap-Breton en PPP. Après avoir commencé à étudier les détails de ces projets, leur ampleur, nous nous sommes remis en question. Au bout du compte, nous avons décidé de ne pas opter pour le PPP au Cap-Breton. »
« Espérons que les millions de dollars économisés par cette décision seront investis dans les services de première ligne, ajoute Nan McFadgen. Pour accroître la main-d’œuvre qui prend soin des patients et des résidents en soins de longue durée, pour ajouter des lits et des spécialistes, pour raccourcir les listes d’attente, il faut arrêter d’emprunter à taux d’intérêt double ou triple par l’entremise de ces soi-disant partenariats. »
« Nous sommes coincés dans une boucle où on doit rembourser la dette générée par les anciens PPP, où on coupe dans les services pour ce faire, pour finir par signer d’autres PPP pour combler ces nouvelles lacunes. Si on ne met pas fin à ce cycle, les services dont nous avons besoin continueront de s’étioler. »
Le SCFP-Nouvelle-Écosse, la Coalition néo-écossaise de la santé, le Centre canadien de politiques alternatives, le NPD, d’autres syndicats et des groupes communautaires réclament du gouvernement libéral qu’il cesse d’avoir recours aux PPP, en particulier pour les infrastructures de santé.
« Si la Colombie-Britannique peut réaliser ses nouveaux projets dans le secteur de la santé en mode conception-construction publique, nous le pouvons aussi, souligne Nan McFadgen. La décision de réduire les services publics n’est pas budgétaire, mais politique. C’est une question de volonté et de priorités. »
« Le gouvernement McNeil pourrait faire preuve d’un véritable leadership en revenant aussi sur le recours aux PPP dans le projet de réaménagement de l’autoroute QEII à Halifax. »
« Nous exhortons les Néo-Écossais et les députés provinciaux à exiger une plus grande transparence et une plus grande participation de l’État à l’approvisionnement en services et en infrastructures publics. »