Alors que la dotation en personnel est insuffisante dans d’autres provinces, l’Ontario fournit moins de soins que toutes les autres provinces. Aucune province n’embauche moins d’employés de soins de santé de longue durée par résident (ou par lit) que l’Ontario.
Un rapport de recherche intitulé Long-Term Care Understaffing Fewer Hands in Hamilton (pénurie d’effectifs dans les soins de longue durée à Hamilton), rédigé par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), décrit les crises latentes dans les soins de santé et présente des estimations du manque de personnel dans les foyers de soins de longue durée de Hamilton. Il indique que les résidents des 17 établissements de soins de longue durée de Hamilton obtiennent 1 172 heures de moins en soins de santé chaque jour, et 427 696 heures de moins par année que ceux du reste du Canada. Cela équivaut à 219 employés de soins de santé de longue durée à temps plein de moins.
Pour le total des effectifs (soins de santé et personnel administratif et personnel de soutien des foyers les soins de longue durée de Hamilton), il y aurait un surplus de 651 045 heures de soins et de services. Cela reviendrait à 333 postes supplémentaires de soins de longue durée à temps plein à Hamilton.
La réticence du gouvernement libéral provincial à établir des normes de soins minimales dans les foyers de soins de longue durée de l’Ontario oblige les infirmières et le personnel de soutien à faire des pieds et des mains pour répondre aux besoins des résidents de plus en plus fragiles, a déclaré Jean Kirby, infirmière auxiliaire autorisée de la région de Hamilton depuis près de 30 ans.
Les données en matière de santé démontrent que les résidents des établissements de soins de longue durée sont plus malades que jamais, ont des besoins beaucoup plus aigus et exigent beaucoup plus de soins. Le pourcentage de résidents atteints de maladies du cœur augmente à un rythme de 4,5 pour cent par année, et ceux qui sont atteints d’insuffisance rénale, à un taux de 3,7 pour cent par année. Les résidents ayant obtenu six diagnostics officiels ou plus augmentent à un rythme de 4,8 pour cent par année.
Heather Nieser, préposée aux services de soutien à la personne depuis près de deux décennies à Hamilton, a affirmé que les soins aux résidents ont augmenté. Ils sont plus âgés et sont atteints de plusieurs troubles complexes, « mais la dotation en personnel et les niveaux de soins n’ont pas augmenté au même rythme, parce que le financement provincial est trop faible, comme le démontrent les recherches. Le système repose sur l’altruisme et le dévouement du personnel de soins directs, comme les infirmières et les préposés aux services de soutien à la personne, qui sont plus que démoralisés parce qu’ils n’ont pas le temps de donner aux résidents le niveau de soins dont ils ont besoin. »
Il y a 0,590 employé de soins de santé équivalents temps plein par résident en Ontario, mais 0,687 dans le reste du Canada. Cela équivaut à 3,15 heures payées par jour en Ontario, mais 3,67 heures dans le reste du Canada. Il y a 16,4 pour cent plus d’employés de soins de santé équivalents temps plein par résident au Canada qu’en Ontario. C’est plus d’une demi-heure de soins supplémentaires payés pour chaque résident chaque jour.
Ce fossé entre les soins fournis en Ontario et dans les autres provinces a un impact sur la sécurité, la propreté, l’alimentation et les pansements des résidents et entraîne des conditions qui poussent les résidents à l’incontinence et mènent au contrôle insuffisant des infections », a dit Nieser. « C’est très triste que nous n’ayons pas le temps de prendre une pause et de donner aux résidents qui vivent les derniers moments de leur vie des soins affectifs qui, de l’accord de tous, sont humains et nécessaires. »
Le niveau minimal requis pour améliorer la qualité des soins serait d’environ 4,5 à 4,8 heures de travail par résident par jour. Le SCFP demande l’imposition d’une norme 4 heures de soins quotidiens aux résidents et une augmentation du financement des soins de longue durée dans le budget provincial, la semaine prochaine. Le financement provincial annuel par lit dans les soins de longue durée en Ontario est de 43 970,77 $, comparativement à 52 185,09 $ dans le reste du Canada (moins l’Ontario).
« Malheureusement, la nécessité d’augmenter le financement, le personnel et d’améliorer les soins aux résidents se manifeste souvent par les agressions et les décès. L’augmentation des maladies chez les patients entraîne l’augmentation du nombre de résidents agressifs. Les attaques se produisent contre d’autres résidents et entraînent parfois des décès, comme celui de James Acker, survenu plus tôt, ce printemps. La sécurité des résidents et une dotation plus élevée en personnel doivent être une priorité pour ce gouvernement », a déclaré Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO/SCFP).