Les partenariats public-privé (PPP) ne coûtent pas simplement plus cher aux contribuables. Ils rendent aussi la prestation des services publics plus complexe, inefficace et dangereuse, selon Simon Enoch, du Centre canadien de politiques alternatives.

Simon Enoch a présenté cette semaine aux délégués présents au Congrès de la division de la Saskatchewan du SCFP, à Saskatoon, un aperçu de ses conclusions, qui seront bientôt publiées dans un document intitulé « The Untold Truths of P3s in Saskatchewan ». Il a indiqué que le gouvernement du parti Sask. a montré une préférence pour la conception-construction-financement-entretien (CCFE) du type des PPP. « C’est habituellement le F (financement) qui attire le plus d’attention, parce qu’il fait référence à des coûts de financement beaucoup plus élevés pour le public », a déclaré Simon Enoch. « Mais nous devrions porter plus d’attention au E (entretien), car ces contrats durent jusqu’à trente ans, et ils génèrent leurs propres coûts. »

Il y a beaucoup d’anecdotes en Saskatchewan sur les écoles en PPP où les enseignants doivent obtenir des formulaires signés pour pouvoir afficher le matériel d’apprentissage sur les murs ou simplement pour ouvrir une fenêtre, en raison de la lourdeur des contrats d’entretien. Dans le cadre de son projet, Simon Enoch a interviewé 18 employés du secteur public qui travaillent dans des établissements en PPP, comme des écoles et des hôpitaux, pour voir comment les contrats en PPP compromettent la prestation des services publics.

L’étude conclut que les contrats d’entretien en PPP sèment la confusion et l’incertitude concernant les responsabilités en matière d’entretien dans les établissements en PPP, tout en créant des perturbations dans le processus décisionnel, et en mettant les travailleurs et les usagers à risque en raison d’erreurs dans la phase de conception-construction.

Simon Enoch a indiqué que souvent, lorsque des questions surgissent en matière d’entretien, les conflits et l’incertitude sévissent. « Pendant que tout le monde tente d’interpréter le contrat, le travail ne se fait pas », a-t-il ajouté.

Pire encore, selon Enoch, les entrepreneurs en PPP reconnaissent rarement les circonstances des bâtiments où ils travaillent, comme les écoles et les hôpitaux, donnant pour exemple des cas où des entrepreneurs ont laissé leurs scies branchées et sans surveillance dans des corridors d’école pendant que les élèves étaient en classe.

Après l’exposé d’Enoch, Ron McLean, membre de la section locale 3730 du SCFP, qui travaille dans une école en PPP, s’est levé pour prendre la parole au micro, pour dire aux délégués : « Personne ne va vous louer un bâtiment pour moins que l’hypothèque. Ces gars sont là uniquement pour l’argent. Et nous allons payer pour ces bâtiments pour le reste de nos jours. »