Selon les médias, le gouvernement progressiste-conservateur de l’Ontario serait sur le point de mettre la hache dans les réseaux de planification de la santé (les Réseaux locaux d’intégration des soins de santé ou RLISS). Aujourd’hui, le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO) prie le premier ministre et la ministre de la Santé d’abandonner cette idée pour vaquer plutôt à financer adéquatement les hôpitaux et ainsi mettre fin à la médecine de couloir.
« L’expérience menée par le précédent gouvernement PC, dans les années 1990, a démontré que la réorganisation n’est pas une solution, mais un simple jeu de passe-passe », souligne le président du CSHO, Michael Hurley. « Cela ne fait pas économiser d’argent. »
Le gouvernement PC précédent, dirigé par Mike Harris, avait mis sur pied une « commission de réorganisation » dans le seul but de fusionner ou de fermer des dizaines d’hôpitaux. La vérificatrice générale a toutefois révélé que les fusions et la réorganisation dans ce secteur avaient coûté 3,2 milliards de dollars au Trésor ontarien. Au moins, à l’époque, ce processus s’était accompagné d’une vaste consultation de la communauté, ce qui n’est même pas le cas cette fois.
À 90 millions de dollars par années, les RLISS représentent peu de chose dans le budget total du système de santé. « Alors, on en vient à penser que le fait de réduire la coordination du système de santé sert à détourner l’attention d’une éventuelle privatisation et des coupures dans le système de santé », avance M. Hurley.
Selon lui, des coupes sauvages dans les RLISS pourraient entraîner un changement radical dans la prestation des soins de santé : « Nous craignons qu’une autre vague de réorganisation dans le secteur de la santé déstabilise un système déjà fragile qui subit, depuis vingt ans, des efforts interminables pour le réformer et le privatiser. La dernière chose dont on a besoin, c’est d’autres échecs en matière de restructuration massive et de privatisation. Tout au long de ces changements, c’est le dévouement des employés des hôpitaux, des établissements de soins de longue durée, des soins à domicile et des RLISS envers les soins des patients qui a gardé les services à flot. »
Le CSHO, qui compte 30 000 membres dans le secteur hospitalier ontarien, est la division hospitalière du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Le SCFP représente près de 2 000 employés des RLISS. Ces syndiqués viennent de subir une réorganisation majeure avec le transfert aux RLISS du personnel de première ligne des centres d’accès aux soins communautaires.
Laisser entendre que les employés des RLISS sont tous des « gestionnaires », c’est « faussement représenter, sciemment, ce que fait quotidiennement le personnel de première ligne dans les réseaux de la santé, au nom de milliers de patients et de leurs proches », déplore Sheri McKeen, qui dirige le groupe des RLISS au SCFP. « Le système est conçu pour relier les patients aux soins à domicile et aux autres services dont ils ont besoin. »