Aujourd’hui, le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO) a pressé le premier ministre Justin Trudeau de modifier le Code criminel afin d’alourdir les peines pour agression contre un travailleur de la santé. Ce geste aiderait à diminuer les violences fondées sur le sexe.
Selon une étude publiée cette semaine dans le périodique New Solutions (Assaulted and Unheard: Violence Against Healthcare Staff), les compressions budgétaires et le manque de personnel qui en découle, l’absence de respect au travail et la présence d’une culture en milieu de travail qui normalise la violence sont quelques-uns des facteurs qui contribuent au problème des agressions perpétrées par les patients et les visiteurs contre le personnel des hôpitaux ontariens. Presque tous les participants à l’étude craignaient des représailles de leur hôpital s’ils signalaient les cas de violence.
« Les compressions budgétaires de tous les paliers de gouvernement comptent parmi les facteurs qui alimentent la violence envers le personnel de la santé, qui se compose à 85 pour cent de femmes, explique le président du CSHO, Michael Hurley. Il faut donc interpréter dans ce contexte systémique les récents commentaires du premier ministre Trudeau sur la responsabilité qu’ont les hommes de mettre fin à la violence envers les femmes. »
Dans un récent sondage, 68 pour cent des personnes œuvrant dans les soins directs hospitaliers ont dit avoir été agressée physiquement cette année. Vingt pour cent l’ont été plus de neuf fois. Quarante-deux pour cent ont été agressées ou harcelées sexuellement.
« Ces femmes travaillent dans un environnement toxique, résume M. Hurley. Si le gouvernement Trudeau refuse d’annuler les compressions qui alimentent cette violence, au moins qu’il donne des dents au Code criminel pour envoyer un message clair : si vous agressez un travailleur de la santé, vous en subirez les conséquences. »
La modification au Code criminel que réclame le CSHO, la division hospitalière du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) en Ontario, s’appliquerait aux employés œuvrant dans les hôpitaux, les services d’urgence, les soins de longue durée, les soins à domicile et les autres organismes de santé communautaire. Elle obligerait un juge à accorder une sentence plus grave pour une agression contre un travailleur de la santé. C’est déjà le cas pour le personnel des transports en commun, une main-d’œuvre à majorité masculine.
En mai dernier, les infirmières Maggie Jewell et Sandra Hillcoat ont demandé aux députés provinciaux ontariens d’appuyer une motion pour demander au fédéral de décourager les violences contre le personnel soignant en modifiant le Code criminel.