Ainsi, les secteurs privilégiés par le budget fédéral de 2015 sont les infrastructures, la construction, l’industrie des ressources et la défense. Dans chacun de ces secteurs, les emplois sont surtout occupés par des hommes, alors que les femmes représentent moins d’un cinquième de la main-d’œuvre. Les secteurs de l’économie où les femmes représentent une proportion plus importante de la main-d’œuvre (soins de santé, éducation, aide sociale) sont pratiquement ignorés, et ce, depuis de nombreuses années.
Les transferts fédéraux en santé, le secteur qui emploie le plus grand nombre de femmes, seront limités au cours des prochaines années. En fait, le financement fédéral en santé diminuera de 36 milliards de dollars sur dix ans.
Les seules mesures destinées précisément aux femmes dans le budget fédéral de 2015 sont mineures. Elles aident les femmes entrepreneures et visent à accroître le nombre de femmes siégeant aux conseils d’administration des entreprises. Ce n’est pas exactement dans ces secteurs que les mesures du gouvernement viendront en aide à la grande majorité des travailleuses.
De plus, la nette préférence que le gouvernement conservateur affiche à l’endroit du secteur privé par rapport au secteur public n’aide pas beaucoup les femmes. Non seulement les femmes occupent-elles la proportion la plus faible des emplois dans le secteur privé, mais les écarts salariaux pour les femmes sont beaucoup plus importants dans le secteur privé que dans le secteur public. C’est le même phénomène pour les travailleurs autochtones et les travailleurs racisés.
De toute évidence, le gouvernement fédéral tarde à adopter une approche plus équilibrée dans ses politiques sociales, économiques et en matière de dépenses.