David Robbins | Services des communications du SCFP

Worried female teacher at desk in front of blank blackboardGloria Lepine en avait assez.  

« J’ai besoin d’une prime de risque », a-t-elle lancé. Ce commentaire a attiré l’attention de son employeur, le district scolaire Edmonton Public Schools.

Déléguée syndicale principale du SCFP 3550, Gloria Lepine, comme des centaines d’autres aides-éducatrices, avait auparavant commencé à dénoncer ouvertement la violence au travail. En tant que membre du Conseil exécutif national du SCFP, elle a joué un rôle déterminant dans la décision de sa section locale de collaborer avec l’employeur à la rédaction d’une politique pour mettre fin à la violence. 

La section locale 3550 représente plus de 3000 employés de soutien (aides-éducatrices, bibliothécaires, employés de bureau, techniciens et employés des services alimentaires) sur qui des milliers d’élèves d’Edmonton comptent au quotidien.

Ces employés déposaient des rapports d’incident toutes les semaines, parfois tous les jours. Dans une école, la violence de la part d’élèves (morsures, coups de poing et de pied) était devenue si sérieuse que quatre aides-éducatrices ont invoqué leur droit de refuser d’effectuer un travail dangereux.

Selon Gloria Lepine, la commission des accidents du travail a même reçu des réclamations, tant les blessures physiques et psychologiques étant courantes. « Nous avons dit, ça n’a pas de sens. Nous avons besoin d’une politique contre la violence », a-t-elle rappelé. 

La politique « d’intégration complète » dans les écoles publiques instaurée par le ministère provincial de l’Éducation et appliquée par le district scolaire, a accentué la pression sur le personnel. En effet, tous les enfants ayant des besoins d’apprentissage différents doivent être placés dans des classes régulières. Malheureusement, l’employeur ne fournissait pas toujours le niveau de soutien adéquat pour assurer un environnement d’apprentissage productif pour tous.  

Gloria Lepine souligne que les problèmes ne venaient pas toujours des enfants placés en classe régulière en raison de la politique d’inclusion. Selon elle, la grande majorité des enfants aux agissements déplacés étaient des enfants sans besoins particuliers. « Nous sommes préparés à travailler auprès des enfants ayant des besoins différents », a-t-elle souligné.

La section locale 3550, l’employeur et les autres groupes d’employés du district scolaire, soit l’Association des enseignants albertains, la section locale 474 du SCFP qui représente les concierges et la section locale 784 qui représente les employés d’entretien, ont collaboré à la formation d’un comité mixte chargé de développer une politique sur la violence au travail. 

Edmonton Public Schools a eu le mérite de reconnaître l’avantage de rendre les écoles plus sécuritaires et d’élaborer cette politique. Il a fallu attendre trois ans et demi pour que le processus aboutisse, mais selon Gloria Lépine, les préoccupations des travailleurs sont au cœur de la nouvelle politique.

« Nous sommes satisfaits du résultat. La politique contribue à assurer la sécurité de nos membres », a-t-elle affirmé. 

Faute de bonne volonté patronale, cette approche commune ne fonctionne pas dans tous les lieux de travail. Mais lorsque les employeurs sont à l’écoute, les syndicats ont la possibilité de participer à la formulation des politiques. 

La violence au travail constitue un grave danger auquel de nombreux membres du SCFP sont confrontés chaque jour. C’est pourquoi nous avons lancé récemment la réponse nationale du SCFP contre la violence et le harcèlement au travail. Nous fournissons aux sections locales et aux membres les outils dont ils ont besoin pour s’informer de leurs droits et s’attaquer au problème en collaboration avec leur employeur. Pour consulter ces ressources, visitez le scfp.ca/trousse-de-prevention-de-la-violence.