Selon Michael Hurley, président de Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP, la loi du gouvernement conservateur qui élargira la place des chirurgies et procédures privées à but lucratif ne constitue pas une dépense intelligente. Elle ne fera qu’accroître les coûts, allonger les listes d’attente, augmenter le taux de décès, nuire à la guérison des gens et siphonner du personnel des hôpitaux publics qui en manque déjà.

« Jeter d’énormes sommes d’argent sur le seuil d’entreprises privées et commercialiser des chirurgies hospitalières et des procédures de diagnostic ne profitera pas aux patientes et patients, prévient-il. Cela ne raccourcira pas les listes d’attente. Et cela n’attirera pas du personnel dans le système de santé. Nous exhortons le gouvernement à faire le contraire de ce qu’il est en train de faire : investissez dans la reconstruction de nos hôpitaux publics, offrez de meilleurs salaires et une charge de travail gérables pour retenir le personnel. Cela améliorera la qualité des soins et diminuera l’attente. »

Les cliniques et hôpitaux privés drainent le personnel des hôpitaux publics. Dans les hôpitaux ontariens, 37 000 postes sur 260 000 ne sont pas pourvus, et le taux d’attrition annuel de quinze pour cent ajoute des dizaines de milliers de postes vacants supplémentaires.

« Nous ne croyons pas que les Ontariennes et les Ontariens appuient la création d’un système hospitalier privé parallèle, poursuit M. Hurley. Le gouvernement fait exprès pour que nos hôpitaux manquent de personnel. La main-d’œuvre en grande partie féminine a été humiliée par une loi sur le plafonnement des salaires en période de forte inflation, ce qui a fait grimper le taux d’attrition et entraîné des niveaux de dotation épouvantables, laissant aux gens qui restent une charge de travail impossible à gérer. C’est dans ce contexte que le gouvernement décide de privatiser les soins hospitaliers. Le gouvernement Ford a poussé le système public à l’échec en multipliant les compressions budgétaires et les restrictions salariales. La vraie solution consiste à utiliser le nouveau transfert du fédéral pour accroître la dotation par rapport à la moyenne du reste du Canada. »

L’exemple britannique montre une hausse du nombre de décès dus à des causes traitables depuis que la loi là-bas encourage la privatisation et la sous-traitance du système de santé public. Une étude de l’Université d’Oxford publiée dans The Lancet a révélé qu’une privatisation accrue est associée à une augmentation significative du taux de mortalité traitable, potentiellement en raison d’une baisse de la qualité des services de santé.

Le SCFP en Ontario représente plus de 90 000 travailleuses et travailleurs de la santé dans les hôpitaux publics, les établissements de soins de longue durée, les services paramédicaux, les soins à domicile et les soins communautaires. Plus de 50 000 membres du SCFP travaillent dans les hôpitaux ontariens.