Le personnel des bibliothèques publiques de Saskatoon, représenté par le SCFP 2669, a voté à 95 % en faveur d’une grève, pouvant aller jusqu’au retrait complet des services. Après des mois de pourparlers, les négociations achoppent sur la question des salaires et le refus de l’employeur de régler les problèmes graves rencontrés au travail.
« Les employé(e)s de bibliothèque offrent avec fierté des services à leur communauté. Mais depuis trop longtemps, ces personnes travaillent dans des milieux dangereux », souligne Jeff Bergen, président du SCFP 2669. « L’employeur est au fait de ces enjeux et de l’intensification de la violence au travail. C’est frustrant de constater qu’il refuse d’ajouter une disposition supplémentaire relative à la sécurité dans la convention collective afin de protéger le personnel et le public. Les membres en ont assez, et ce vote lui envoie un message clair : la violence n’a pas sa place au travail. »
Le vote s’est tenu du 31 mai au 1er juin 2024 et s’est conclu par l’adoption d’un mandat de grève, avec 95 % des suffrages. Les employé(e)s de bibliothèque souhaitent des mesures raisonnables dans leur convention collective pour assurer leur sécurité au travail, notamment des émetteurs-récepteurs portatifs, des bracelets d’urgence et d’autres mesures qui se sont révélées efficaces dans d’autres provinces et territoires pour réduire la violence dans les bibliothèques.
L’employeur refuse également d’accorder des augmentations salariales considérables pour pallier la hausse écrasante du coût de la vie. Cette décision hypocrite qui manque de vision a été prise malgré les faits suivants :
- on rapporte (en anglais seulement) une augmentation du nombre de postes de gestionnaires, qui sont passés de 19 en 2015 à 45 en 2022, accompagnée de salaires qui ont presque triplé, passant de 1,69 million de dollars à près de 4,85 millions de dollars au cours de la même période;
- la gestion déficiente du projet de construction de la nouvelle bibliothèque de Saskatoon (en anglais seulement) a nécessité de repartir le projet de zéro à la suite d’une mauvaise planification budgétaire, ce qui cause des retards dans les échéances prévues et coûtera plus cher aux contribuables.
« Cet employeur avait le choix d’investir dans les bibliothèques de Saskatoon et leurs employé(e)s, mais a plutôt décidé de mal gérer de nouveaux projets et d’augmenter le nombre de postes de cadres et de gestionnaires », s’indigne Kent Peterson, président du SCFP-Saskatchewan. « Nos membres ne devraient pas avoir peur de se faire agresser, menacer ou attaquer au travail. L’employeur doit proposer une entente qui comprend des mesures pour assurer la sécurité du personnel et des usagères et usagers des bibliothèques de Saskatoon. Rien de moins. »