« Mieux vaut prévenir que guérir » : les soutiens communautaires en matière de santé mentale visent à aider les familles avant qu’elles ne s’écroulent. Les travailleurs et travailleuses de Yorktown Family Services et membres du SCFP 416, le syndicat des employés municipaux de la ville de Toronto, ont voté à l’unanimité en faveur d’une grève hier. Ce vote des travailleurs et travailleuses des Yorktown Family Services révèle une crise au sein de l’un des principaux organismes de services communautaires de Toronto.
Environ 45 membres du SCFP 416 travaillent à Yorktown Family Services à titre de travailleurs et travailleuses sociaux, de travailleurs et travailleuses cliniques et de membres du personnel administratif. C’est de ces travailleurs et travailleuses de première ligne dont il est question lorsque les défenseurs et défenseuses de la communauté parlent d’interventions en amont et de programmes communautaires essentiels. Ces intervenant(e)s œuvrent directement auprès des jeunes et des familles en difficulté, leur offrant des soutiens, des conseils et une foule de programmes en santé mentale qui changent des vies.
« À notre meilleur, on est la première porte d’entrée pour offrir de l’aide aux familles dans le besoin. On travaille dans les communautés et chez les gens, afin qu’ils aient du soutien pour surmonter tous les obstacles. Or, Yorktown Family Services n’est plus au sommet de sa forme, et ce, depuis longtemps. Les travailleurs et travailleuses sont épuisés et quittent l’organisme. Et ce sont les familles qui ramassent les pots cassés », a déclaré Natalie McCalla, animatrice de Wrap Around et présidente d’unité au SCFP 416. « C’est pour cette raison qu’on a tenu un vote de grève. Presque tous les travailleurs et travailleuses de cet organisme ont un deuxième, voire un troisième emploi. On travaille de longues heures en plus des heures supplémentaires, on accumule du stress, pour finir par devoir aller à un autre emploi pour joindre les deux bouts. On ne peut pas continuer comme ça. »
Les travailleurs et travailleuses ont signé une lettre ouverte plus tôt cette semaine appelant le conseil d’administration à intervenir pour s’assurer qu’on parvienne à une entente équitable. La lettre dressait une liste des problèmes de moral qui couvaient depuis longtemps, y compris l’accent mis à tort par la direction sur le règlement et la fermeture des dossiers au détriment d’un soutien approfondi. La lettre a été ignorée, entraînant ainsi l’appui écrasant d’hier en faveur d’un mandat de grève.
« On essaie de s’assurer que nos services répondent aux besoins des familles. La direction semble plus préoccupée par les statistiques et le nombre de dossiers que par l’aide aux familles », a déclaré M. McCalla. « On croit en nos services. On aime notre travail. Mais on a besoin que la direction investisse en nous afin qu’on puisse prendre soin des familles. »
L’équipe de négociation du SCFP 416 revient à la table pour une dernière journée de négociations prévue.