Au cours des derniers mois, le gouvernement du Canada a fait une série d’annonces inquiétantes qui auront des répercussions importantes sur les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires, les étudiantes et étudiants internationaux et leurs familles.
Selon le Réseau des droits des migrants, « on assiste à l’un des plus importants reculs, dans l’histoire du Canada, de l’accès à l’immigration et des droits des personnes migrantes ». Malgré les récentes promesses liées à la reconnaissance des droits et à la résidence permanente pour les travailleuses et travailleurs migrants, les étudiantes et étudiants internationaux et les sans-papiers, le gouvernement a annoncé des changements qui auront plutôt l’effet inverse, notamment l’imposition de limites de permis et des compressions. Vous pouvez consulter une liste des changements ici.
Nous sommes d’accord avec Migrante Canada, qui soutient que, même si l’obtention d’un statut est importante pour les travailleuses et travailleurs étrangers, les bas salaires, les problèmes de logement et les conditions de travail précaires sont également des questions urgentes.
Le SCFP compte parmi ses membres bon nombre de travailleuses et travailleurs migrants et d’étudiantes et étudiants internationaux, et se joint donc au mouvement réclamant la justice et le respecte pour les personnes migrantes au Canada. Nous demandons au gouvernement du Canada d’annuler les changements annoncés, de modifier les programmes qui permettent l’exploitation des travailleuses et travailleurs migrants et de cesser de rejeter la faute sur les personnes migrantes pour les échecs politiques du gouvernement.
Plus tôt cette année, le gouvernement a commencé à accuser les étudiantes et étudiants internationaux d’exercer une pression sur le marché immobilier et sur les services publics. Au lieu de mettre en cause les véritables coupables, les investisseurs spéculatifs et les entreprises de logements locatifs, le gouvernement a décidé d’amplifier le racisme et la xénophobie, et d’apporter des changements au Programme des travailleurs étrangers temporaires qui pénalisent injustement les travailleuses et travailleurs.
Le rapporteur spécial des Nations Unies sur les formes contemporaines d’esclavage, Tomoya Obokata, s’est rendu au Canada l’an dernier. Il a publié un rapport dans lequel il affirme que nos programmes pour les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires constituent un terreau fertile pour les formes contemporaines d’esclavage. Il a demandé au Canada d’en faire plus pour protéger les travailleuses et travailleurs et de mettre en place une procédure pour que toutes les personnes migrantes puissent obtenir la résidence permanente. Toutefois, le Canada a rejeté ces recommandations importantes en adoptant les récents changements annoncés.
Le SCFP soutient les campagnes d’organismes qui militent pour les droits des personnes migrantes, comme le Conseil canadien pour les réfugiés, qui demandent que les permis de travail fermés soient remplacés par des permis de travail ouverts inconditionnels (et non par des permis de travail sectoriels), et l’élimination des obstacles à l’obtention de la résidence permanente pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs migrants.
Le gouvernement actuel n’est pas à l’écoute de ces importantes communautés. Il préfère se plier aux besoins des employeurs et alimenter le racisme. Il faut redoubler d’efforts et se mobiliser pour lutter contre ces changements.