Le SCFP-Ontario a annoncé des propositions pour venir en aide aux Ontariens touchés financièrement par la pandémie de coronavirus. Alors que les informations font état de licenciements massifs et de pertes de revenus, le syndicat a appelé le gouvernement de l’Ontario à inclure d’importantes mesures à sa mise à jour économique et financière prévue pour mercredi.
Le syndicat préconise les mesures suivantes :
- le gouvernement provincial doit offrir un soutien financier immédiat aux chômeurs qui ne peuvent pas compter sur les prestations de l’assurance-emploi;
- il doit promulguer une subvention salariale pour permettre aux employeurs de garder leurs employés sur leur liste de paie;
- dans les cas où cela ne suffit pas pour éviter des mises à pied, il doit soutenir les employeurs par l’entremise d’un régime de prestations supplémentaires de chômage (RPSC), une mesure qui permet à l’employeur de compléter les prestations d’assurance-emploi de ses employés pour les rapprocher de la totalité de leurs revenus.
« C’est une période critique; les gens perdent leur emploi et doivent quand même subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille », souligne le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn. « À la lumière de l’ordre du gouvernement de fermer tous les lieux de travail non essentiels, ces propositions sont plus importantes que jamais; nous avons besoin que ce gouvernement agisse. Ces mesures entrent dans le cadre de ses pouvoirs; il doit y recourir dès maintenant. »
Le SCFP-Ontario soutient que les mesures actuelles ne vont pas assez loin. Il y aura plus de personnes mises à pied, des personnes qui s’ajouteront aux 500 000 Canadiens qui ont demandé des prestations d’assurance-emploi. La semaine dernière, le gouvernement ontarien a modifié la Loi sur les normes de travail pour protéger les emplois des Ontariens touchés par la pandémie. Or, la loi prévoit des congés sans solde; elle ne résout pas les problèmes financiers des gens, selon le syndicat. Et même si le gouvernement fédéral est en train de fournir un soutien du revenu aux travailleurs touchés qui ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi, le SCFP-Ontario craint que le montant offert, 900 $ aux deux semaines, ne suffise pas et que cet argent ne se concrétise pas avant au moins un autre mois.
Le SCFP-Ontario appuie l’appel du Nouveau Parti démocratique de l’Ontario pour un revenu d’urgence de 2 000 $ du gouvernement ontarien distribué immédiatement aux ménages en chômage ou en perte de revenu.
« Les gens s’inquiètent de ne pas pouvoir payer leur loyer ou leur prêt hypothécaire, de ne pas arriver à mettre du pain sur la table, de ne plus pouvoir assurer leur qualité de vie », explique Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. Celle-ci ajoute que, selon un rapport du Centre canadien de politiques alternatives, près de la moitié des ménages étudiés disposent de moins d’un mois d’économies. « La Ville de Whitby vient d’annoncer qu’elle licenciera 210 travailleurs à temps partiel membres du SCFP. Nous savons tous que les prestations d’assurance-emploi versées aux travailleurs à temps partiel, à supposer qu’ils y soient admissibles, ne suffisent pas du tout à joindre les deux bouts. Ce n’est qu’un exemple de ce à quoi tant de gens sont confrontés en ce moment. Et ils méritent mieux. »
« Une perte de revenu généralisée et la peur et l’anxiété qu’elle suscite pourraient empirer, mais nous avons des mesures à portée de main pour y remédier. Le moment est venu pour le gouvernement de saisir cette occasion pour soutenir les Ontariens », conclut M. Hahn.