Le plus grand syndicat du Canada, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), lance aujourd’hui une campagne pour repenser le système des soins de longue durée, notamment en intégrant tous les établissements à notre système de santé publique universel.
La pandémie de la COVID-19 a mis en évidence et exacerbé la crise qui sévit depuis des années dans les soins de longue durée. Depuis des dizaines d’années, le financement insuffisant, le manque de personnel, les mauvaises conditions de travail, les niveaux de violence élevés et l’accent mis sur la recherche de profits plutôt que sur la qualité des soins ont érodé le système canadien des soins de longue durée. Avec un système au point de rupture, nous étions très mal préparés pour protéger la vie de nos personnes les plus vulnérables lorsque la crise s’est déclenchée. Quatre personnes décédées de la COVID-19 sur cinq au Canada étaient soit des résidents, soit des employés d’un foyer de soins de longue durée, la proportion la plus élevée au monde.
« Les répercussions de cette crise sur les résidents, les employés, les membres des familles et les proches sont dévastatrices. Nous demandons au gouvernement fédéral de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que cela ne se reproduise plus jamais », a déclaré le président national du SCFP, Mark Hancock.
« Aujourd’hui, les foyers de soins de longue durée au Canada sont un système inégal, sans normes nationales. Il faut que ça cesse », a déclaré le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury.
Le SCFP exhorte le gouvernement fédéral à montrer la voie en rendant les foyers de soins de longue durée accessibles, financés par l’État et en les intégrant aux services de soins de santé universels, au même titre que les consultations des médecins de famille et les visites à l’hôpital. Le syndicat réclame aussi des normes nationales pour veiller à ce qu’on réponde aux besoins des résidents, et à ce qu’on augmente de façon spectaculaire le nombre des lits de soins de longue durée et le nombre d’employés, afin d’assurer l’accès aux soins et la qualité des soins.
Une forte majorité de Canadiens appuient l’esprit de la campagne du SCFP. En effet, selon un sondage Angus Reid rendu public ce matin, 66 pour cent des Canadiens sont favorables à une prise en charge des soins de longue durée par l’État afin d’améliorer les soins et la santé des résidents.
La campagne du SCFP fera connaître les histoires vécues par les travailleuses et travailleurs de première ligne dans le secteur des soins de longue durée et coalisera les Canadiens qui sont de plus en plus nombreux à exiger une réforme.
Le SCFP compte 700 000 membres au Canada, dont 65 000 travaillant dans des établissements de soins de longue durée.