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Le gouvernement fédéral a annoncé de nouvelles règles pour les étudiantes et étudiants étrangers. Il n’octroiera notamment que 360 000 permis d’études en 2024, une réduction de 35 % par rapport à 2023. Il sera aussi impossible pour les conjoint(e)s de certain(e)s étudiant(e)s d’obtenir un permis de travail afin de venir au Canada.  

En accusant les étudiantes et étudiants étrangers d’exercer une pression sur le marché immobilier et sur les services publics, le gouvernement a recours à une tactique tendancieuse qui risque d’amplifier la xénophobie et le racisme.

En tant que syndicat représentant des étudiantes et étudiants étrangers partout au pays, le SCFP se joint aux militant(e)s pour la justice pour les personnes migrantes afin de réclamer des mesures qui permettraient réellement de résoudre la crise du logement.

Ce sont les investisseurs spéculatifs et les entreprises propriétaires – et non les étudiantes et étudiants étrangers – qui font augmenter les loyers, expulsent les locataires qui n’ont d’autre choix que l’itinérance, et spéculent avec l’immobilier pour faire grimper le coût d’achat des maisons. Pourtant, le gouvernement a choisi d’imposer de nouvelles règles punitives aux étudiantes et étudiants étrangers, forçant notamment des familles à se séparer.

Le gouvernement devrait veiller à ce que les étudiantes et étudiants étrangers aient accès aux protections nécessaires – comme le statut de résident permanent à leur arrivée – au lieu d’en faire cyniquement les boucs émissaires de la crise d’abordabilité qui, rappelons-le, ne les épargne pas.

Voici un aperçu des nouvelles règles :

  • À partir du 1er septembre 2024, les étudiantes et étudiants étrangers inscrits dans des collèges privés ne pourront obtenir un permis de travail postdiplôme. Cette mesure punit les étudiantes et étudiants étrangers plutôt que les collèges privés qui les exploitent.
  • Refuser un permis de travail aux conjoint(e)s d’étudiantes et d’étudiants étrangers inscrits à un programme de premier cycle et à un programme collégial. Faute de pouvoir travailler, nombre de conjoint(e)s seront contraint(e)s de rester dans leur pays d’origine, ce qui entraînera la séparation des familles.
  • Permettre aux étudiantes et étudiants étrangers inscrits à des programmes d’études supérieures de demander un permis de travail postdiplôme d’une durée de trois ans.
  • Un nouveau plafond pour le nombre d’étudiantes et étudiants étrangers autorisés à entrer au Canada (360 000 en 2024, soit une baisse de 35 % par rapport à 2023).
  • Exiger une lettre d’attestation des provinces et territoires pour toute nouvelle demande de permis d’études à partir du 22 janvier 2024. Les provinces et les territoires ont jusqu’au 31 mars 2024 pour proposer un processus.