Le SCFP accueille favorablement le rapport d’un comité parlementaire qui ne contient qu’une seule recommandation : abolir la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) qui est axée sur l’investissement privé à but lucratif. Le SCFP réclame une transformation majeure de la banque qui permettrait d’offrir des prêts à faible coût pour aider les municipalités à construire des infrastructures publiques.
En 2021, les recherchistes du SCFP ont fait une présentation devant le comité qui se penchait sur la BIC. Lors des audiences du Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités de la Chambre des communes, le message provenant de tous les horizons politiques était clair : la privatisation est risquée, elle retarde les projets et elle fait grimper les coûts.
« Dès le premier jour, le SCFP a poussé le gouvernement libéral à démanteler la BIC pour bâtir une banque qui travaille pour les communautés et non pour l’entreprise privée. Le comité confirme ce que nous disons depuis le début : la privatisation coûte plus cher, donne des résultats moindres et nuit aux services publics sur lesquels tout le monde compte. Il est temps de construire une banque entièrement publique », a affirmé le président national du SCFP, Mark Hancock.
En 2016, le gouvernement libéral a rompu sa promesse électorale de soutenir les municipalités avec des prêts à faible coût. À l’inverse, il a créé la BIC, qui sert les intérêts des investisseurs privés à la recherche de profits. Depuis, la BIC a mal performé et son piètre bilan ne justifie pas son énorme budget de fonctionnement et la rémunération exagérée de ses cadres du secteur privé.
« Nous avons perdu plus de cinq ans et des millions de dollars dans cette expérience de privatisation ratée. Pendant ce temps, en plus de la crise climatique, nous peinons à nous remettre de la pandémie de COVID-19. Ne perdons pas une minute de plus. Bâtissons un autre type de banque, une banque qui stimule l’économie et soutient de bons emplois verts », a déclaré la secrétaire-trésorière nationale du SCFP, Candace Rennick.
Une banque publique prêterait de l’argent à des taux d’intérêt inférieurs à ceux du secteur privé. Elle soutiendrait des projets dont les communautés — et non les entreprises — ont besoin, et ne serait pas obligée de privatiser par le biais de partenariats public-privé (PPP) ou d’autres stratagèmes.
Une banque publique placerait des représentantes et représentants du secteur public aux commandes. Ses activités seraient transparentes, contrairement à celles de la BIC qui sont entourées de secret. De plus, la loi empêche quiconque travaillant pour n’importe quel ordre de gouvernement de siéger au conseil d’administration de la BIC.
Le rapport du comité cite abondamment les témoignages du SCFP, y compris la tentative infructueuse de la banque de forcer la municipalité ontarienne de Mapleton à privatiser son eau. Il réfère aussi au Réseau express métropolitain, un projet problématique de train léger à Montréal.
Après cinq ans de confusion et de retard, il est clair que le mandat de privatisation de la banque ne fonctionne pas. Il faut démanteler la BIC ou la transformer de fond en comble. Ce rapport survient alors que la BIC fait l’objet d’un examen quinquennal requis par la loi.
Consultez le matériel produit par le SCFP dans le cadre de sa campagne contre la Banque de l’infrastructure du Canada au https://scfp.ca/arretons-la-banque-de-privatisation-des-liberaux.